samedi 30 novembre 2013

Belfort (rue de)

La rue de Belfort fait partie des rues ouvertes par la société immobilière du Crucifix dans le quartier Carnot-Marceau, suite à un engagement pris en 1864. Elle est ensuite prolongée pour atteindre la rue de la Passerelle. Son nom, qui lui est donné le 18 août 1880, perpétue le souvenir de la résistance héroïque que cette ville opposa aux Prussiens pendant la guerre de 1870.

A l’angle de la rue Armand-Barbès, les murs extérieurs du manège de cavalerie de Montrouge, manège militaire de la caserne Marceau, datant de 1876, ont été intégrés à la construction de logements sociaux.

En 1885, Aimé Boulle, distillateur à Limoges depuis le début des années 1870, fait édifier, 52-56 rue de Belfort, un logement patronal et une distillerie qu’il exploite sous la raison sociale Aimé Boulle et fils, puis, à partir de 1899, sous celle de Société française de la grande distillerie du Centre. L’entreprise est alors dirigée par M. Villegoureix. De 1906 à 1944, le directeur est M. Delage, puis, à la fin des années 1940, Jean-Marie Turin, propriétaire de l’établissement. Après la reprise de la distillerie en 1982 par le fils et le petit-fils de Henry Nouhaud (qui avait acquis en 1936 la partie ouest des locaux et procédé à la construction de nouveaux chais), un vaste hangar est construit dans la cour. Parallèlement à leur commerce de vins et spiritueux, ils relancent l’activité de la distillerie, qui était la dernière de la ville, alors que pendant près de deux siècles, de 1780 à 1930, la présence permanente de plusieurs dizaines de distilleries avaient valu à Limoges la réputation de ville des distilleries. A ses productions traditionnelles telles que la Sève Centrale ou le pastis Panazô, s’ajoutent au cours des années 1980 de nouveaux produits, comme la liqueur de châtaigne.

Le 45 rue Hoche, daté de 1893, abritait la maison de la musique, transférée en 1995 au 42 rue de Châteauroux, dans l’ancienne école primaire fermée en 1994. Il est, depuis, le siège de la fanfare des Gueules Sèches.

vendredi 29 novembre 2013

Bénédictins (avenue des)

C’est l’intendant Aubert de Tourny (1730-1743) qui trace les allées de Tourny (avenue des Bénédictins), plantées d’arbres ; elles descendent de la place qu’il a également créée (actuelle place Jourdan). Il souhaite faire passer la route de Lyon à Saintes (via Saint-Priest-Taurion) par la rue Lansecot, la rue du Consulat, les allées de Tourny et le faubourg des Casseaux (rue Donzelot). Mais c’est par les boulevards et le pont Saint-Étienne que passera l’itinéraire. Au bout des allées de Tourny se tenait l’église Saint-Christophe et, juste derrière, le monastère des Bénédictins, qui a donné son nom actuel à la voie ; à gauche, au début de l’avenue, se trouvait l’église Saint-Paul.

L’évêque Rorice Ier (†507) fait bâtir l’église Saint-Augustin à la fin du Ve siècle. Détruite au VIIIe, elle est relevée à partir de 935 par l’évêque Turpion, qui fonde un monastère bénédictin (règle de saint Benoît). De nouveaux édifices sont réalisés en 1614 à l’aide de pierres de l’ancien cimetière aménagé le long de l’église. L’abbaye est désignée à partir du XVIIe siècle sous le vocable de ses derniers occupants, les Bénédictins. Après la fermeture de l’église en 1791, le monastère des Bénédictins est acheté par la chanoinesse de Brettes pour ouvrir un pensionnat de demoiselles, puis, en 1810, par l’Etat, pour y établir la maison centrale de détention (Madame de Brettes déménage son institution aux Feuillants). La maison d’arrêt est, quant à elle, au couvent de la Visitation, jusqu’à l’entrée en fonction des nouveaux locaux construits, en 1856, place Winston-Churchill. En 1871, la maison centrale est transformée en caserne, puis, désaffectée, elle est démolie en 1950, lors du percement de l’avenue Jean-Gagnant, prolongement de l’avenue des Bénédictins jusqu’au faubourg des Casseaux (actuelle avenue des Casseaux).

L’église Saint-Christophe était placée un peu en avant des Bénédictins, juste après le chemin des Casseaux (rue Donzelot). Dernière église fermée au culte, en 1792, elle est démolie de 1811 à 1820, lors de la construction de la maison centrale de détention à l’emplacement de l’abbaye Saint-Augustin.

Dans la rue des Pénitents-Blancs, ancien chemin du Rosaire, se trouvait l’église Saint-Julien, érigée par un successeur des Rorice, où les pénitents blancs, autorisés en 1604, installent leur tribune. A la Révolution, elle devient la propriété d’un particulier. Son emplacement est acheté plus tard par les sœurs de Marie-Thérèse : il devient le couvent du Bon-Pasteur, ouvert en 1841 pour les filles repenties (condamnées de moins de 16 ans) et l’église est remplacée par une chapelle. Aujourd’hui, c’est une maison de retraite (19 rue des Pénitents-Blancs) et, au 5, dans la chapelle ornée de vitraux de Chigot, le Comptoir des chemises et accessoires.

L’évêque Rorice II (°507-†553) fait bâtir l’église Saint-Paul, dans le cimetière de laquelle seront enterrés saint Ferréol et saint Asclèpe, évêques de Limoges respectivement à la fin du VIe et au début du VIIe siècle. L’église est détruite au VIIIe siècle et rebâtie au XIIIe. Les pénitents bleus y installent leur tribune en 1604 ; ils y restent encore quelque temps après 1791 (les confréries sont supprimées en 1792). Ensuite, elle est transformée en teinturerie, puis démolie. Le tunnel de la ligne de Périgueux s’ouvre aujourd’hui au-dessous de son emplacement (à l’angle de l’avenue Charles-de-Gaulle et des Bénédictins).

En face s’étendait la manufacture Laforest. Les frères Laforest, Louis et Guy, installent d’abord leur filature de coton (siamoises) rue Banc-Léger. Devenue manufacture royale en 1743, elle obtient le monopole pour vingt ans de la fabrication des cotonnades à Limoges et dans un rayon de quatre-vingt kilomètres. L’activité est transférée actuel 14 place Jourdan en 1745. Les privilèges sont renouvelés à Pierre Laforest en 1783. La manufacture s’arrête dans les années 1810. En 1898, la partie nord est acquise et détruite par Henri-Charles Lavauzelle, qui dirige une imprimerie avenue Baudin. Il fait appel à l’architecte Vergez pour édifier un entrepôt et magasin de commerce. C’est aujourd’hui une agence bancaire, après avoir été le cinéma Le Colisée. Le reste de la manufacture Laforest est démoli en 2005 pour construire l’immeuble administratif Le Pastel.

La physionomie de la rue a beaucoup évolué depuis le XIXe siècle. Aujourd’hui, les immeubles sont de plusieurs époques et l’ensemble n’est pas très homogène. Parmi eux, le 35 avenue des Bénédictins (Mariaud, 1898) et le 41, immeuble ayant abrité l’atelier du peintre officiel de la Marine Jean-Louis Paguenaud (Coussac-Bonneval, 1876-Limoges, 1952), auteur d’un triptyque représentant des paysages ferroviaires qui décorait à l’origine le buffet de la gare.

jeudi 28 novembre 2013

Berthet (rue Elie)

Les rues Montant-Manigne et Andeix-Manigne deviennent, le 10 septembre 1896, la rue Elie-Berthet, du nom d’un prolifique littérateur et feuilletoniste au journal Le Siècle, inventeur de nouveaux genres littéraires, comme le roman préhistorique, né à Limoges le 8 juin 1815 (†3 février 1891 à Paris). Cette rue du quartier du Château, qui descend de la place des Bancs, se situait hors des remparts avant le XIIIe siècle.

L’andeix de Manigne était placé rue Manigne (rue Charles-Michels), à la rencontre des rues Manigne, Montant-Manigne et Andeix-Manigne. Un andeix est un point de jonction et de répartition des eaux sur lequel il était interdit de construire des maisons. Sur les andeix s’installent des petits marchés où l’on vend des légumes ; celui de Manigne est mentionné dès le XIIIe siècle. Trois barres de fer sont fixées sur la croix centrale de l’andeix en 1535. Une murette en forme de triangle l’entoure (et sert d’étal). Incommodant la rue, elle est défaite en 1631. Les fers qui soutiennent la croix étant rouillés, elle est retirée en 1786.

Certains bâtiments qui bordent la rue remontent au XVIIIe siècle. Parfois, la date de construction figure sur l’imposte en fer forgé au-dessus de la porte : 16 rue Elie-Berthet (1734) et 31 (1791). Au 18-20 rue Elie-Berthet, la façade porte la date de 1733 dans un cartouche inscrit à l’intérieur des frontons triangulaires du premier étage, ainsi que des décors de pot à feu garni de fleurs en relief. C’est la maison natale d’Emile Montégut, né à Limoges le 23 juin 1825 (†11 décembre 1895 à Paris), ancien élève du lycée Gay-Lussac, essayiste, journaliste et critique (Revue des deux Mondes), traducteur entre autres de Shakespeare.

mercredi 27 novembre 2013

Beyrand (rue)

La rue Beyrand est un ancien chemin rural viabilisé qui se prolongeait par la rue du Lavoir. Il a été coupé par l’ouverture de la rue de Châteauroux et détourné par la construction du groupe scolaire, 42 rue de Châteauroux, aujourd’hui école de musique et harmonie municipale de Limoges. Le nom de la rue, qui rend hommage à Martial Beyrand, général de brigade né à Limoges le 9 septembre 1768 et tué lors de la bataille de Castiglione en 1796, lui a été donné le 18 août 1880. Située entre le cours Gay-Lussac et la rue de Châteauroux, dans un quartier qui s’est urbanisé à la fin du XIXe siècle, elle était bordée par plusieurs usines de chaussures.

La rue passe à côté d’un hôtel particulier qui a son entrée 46 bis cours Gay-Lussac. En 1914, il servait de trésorerie générale, puis a appartenu au fabricant de chaussures Heyraud dans les années 1920. Depuis 1998, c’est une agence immobilière.

Plus haut, 20 rue Beyrand, la façade de l’ancien gymnase édifié sur les plans de l’architecte Vergez en 1881-1890, en moellon de pierre enduit et pierre de taille en calcaire, est percée de trois baies couvertes en plein cintre. La baie centrale est surmontée des armoiries de la ville de Limoges, d’une table portant l’inscription « Société de gymnastique et de tir de Limoges », d’un fronton cintré brisé et d’un oculus. Il était intégré à l’ancienne usine de chaussures Gaston Monteux et compagnie, 23 rue de Châteauroux, bâtie en 1901 par les architectes Ménissier et Rocher. Aujourd’hui les locaux abritent le Service des archives médicales et hospitalières des armées.

Les ateliers de la société G. Monteux et Compagnie ont été remplacés par les bâtiments des services régionaux de l’INSEE, érigés en 1982, hormis ceux du 50 avenue Garibaldi, qui ont été conservés. Ils avaient été construits à partir d’octobre 1902 par les architectes Ménissier et Rocher. Gaston Monteux occupait aussi, depuis 1901, l’usine de l’autre côté de la rue (20 rue Beyrand), plus vaste. L’entreprise Monteux, la plus importante fabrique de chaussures de Limoges, ferme en 1933, touchée entre autres par la concurrence de Bata.

Au 21 rue Beyrand se trouve l’arrière de l’usine de chaussures Beaulieu et Lalet. En 1908, Bernard Beaulieu acquiert des locaux construits dans les années 1850, qu’il transforme en ateliers pour la fabrication de tiges de chaussures. La même année, un autre fabricant de tiges de chaussures, Louis Lalet, s’installe également sur le site. Après sa fermeture postérieure à 1970, le site accueille plusieurs activités, avant d’être réhabilité en logements.

mardi 26 novembre 2013

Blanc (boulevard Louis)

Limite ouest de l’entre-deux-villes, zone située entre le Château et la Cité, ce boulevard portait le nom de boulevard de la Promenade (de la place Wilson à la place Manigne) et de boulevard Saint-Gérald (de la place Manigne à la place Léon-Betoulle). En 1883, il prend celui du journaliste socialiste Louis Blanc (1811-1882). Comme les autres boulevards du Château, il est établi sur les fossés des remparts du XIIIe siècle sous l’intendance de Turgot (1761-1774). Entre 1765 et 1773, les portes sont démolies, dont la porte Manigne, qui s’ouvrait sur la rue Manigne (rue Charles-Michels), au niveau de la place Manigne, où se tenait un marché au vin. Les murailles, qui s’écroulent depuis longtemps déjà, ne sont pas systématiquement abattues, car les particuliers y adossent souvent leurs demeures. Les tours sont arasées en 1770 à la hauteur des murailles. Le comblement des fossés est achevé la même année.

Les travaux du tunnel ferroviaire de la ligne de Limoges à Périgueux (1858-1860) permettent à Limoges de ne plus être le terminus de la ligne venant de Paris. Le tunnel est creusé à ciel ouvert au niveau de la place Tourny (Jourdan) et du boulevard de Fleurus, puis percé sous le boulevard Louis-Blanc et l’hôpital (BFM) ; il ressort au début de la rue de la Croix-Verte.

Le côté impair du boulevard présente surtout des immeubles antérieurs à 1864 avec façade en bois et torchis couverts d’un enduit au-dessus du rez-de-chaussée et quelques autres avec des façades en pierre : 9, 29 et 31 boulevard Louis-Blanc (Petit palais Louis-Blanc, architecte J.-B. Blanc, 1900 environ).


Le boulevard Louis-Blanc est également bordé de nombreux bâtiments de style Art déco, notamment à la périphérie de l’ancien quartier du Verdurier, entre la place Wilson et l’avenue Jean-Jaurès. Ce style se développe des années 1910 aux années 1950 et utilise le béton apparent en façade.

En effet, durant la Première Guerre mondiale, de très nombreux artisans du bâtiment perdent la vie dans les tranchées. Après la guerre, les villes sont dévastées, il faut reconstruire, mais il n’y a plus de main-d’œuvre compétente. Le développement du béton armé permet de confier la reconstruction à des ouvriers sans qualification. La décoration pose le même problème. C’est pour cette raison que le style Art déco reprend les motifs Art nouveau (fleurs, fruits), mais avec des formes géométriques plus faciles à exécuter. Les garde-corps et les décors de portes ne sont plus des modèles uniques, mais des éléments manufacturés. Les façades sont souvent agrémentées de bow-windows (oriels).

Parmi les bâtiments élevés à cette époque, le 2 boulevard Louis-Blanc (Geay, 1928), cinq immeubles de Joseph Laval, les 4 (1923), 6 (1927), 8 (1935), 10 (1929) et 12 boulevard Louis-Blanc (1932). Signé par l’architecte M. Moreau en 1935, l’immeuble d’habitation de l’Automobile Club Limousin, 33 boulevard Louis-Blanc, à l’angle de la place Léon-Betoulle, possède de beaux motifs floraux dans une frise continue du 5e étage.

lundi 25 novembre 2013

Blanc (rue Jean-Baptiste)

Le chemin du Petit-Tour est un ancien chemin qui reliait la place des Carmes à Montjovis. Son tracé se retrouve aujourd’hui dans les rues du Petit-Tour, Soufflot, Sainte-Beuve, Stendhal et Jean-Baptiste-Blanc. Jean-Baptiste Blanc (Saint-Léonard-de-Noblat, 1864-Limoges, 1931), ingénieur civil et architecte, a réalisé à Limoges, entre autres, le théâtre de l’Union (1911). Il est aussi conseiller municipal de Limoges de 1912 à 1919.

En 994, une épidémie d’ergotisme fait rage et sème la terreur dans la cité et les alentours. Dû à l’ergot de seigle, champignon parasite qui envahit les céréales, il conduit à de nombreux décès dans la population. Il est aussi appelé mal des ardents, à cause de la sensation de brûlure qu’il occasionne dans les membres des malades, liée à une vasoconstriction qui engendre une gangrène sèche. La maladie provoque aussi des hallucinations. Le 12 novembre 994, les moines organisent un grand rassemblement à Montjovis autour des reliques des saints (dont saint Martial). L’épidémie cesse, comme par miracle. Les ostensions, manifestations religieuses avec procession des reliques et des pénitents de la cité, organisées à Limoges depuis cette date, rappellent ce pèlerinage. Depuis 1519, elles sont septennales.

Au Xe siècle, une église dédiée à saint Martial est bâtie sur l’îlot formé par les rues de l’Ermitage, du Désert et Jean-Baptiste-Blanc, où a eu lieu le miracle. Le portail principal s’ouvrait à l’ouest, rue Jean-Baptiste-Blanc. La tribune des Pénitents Feuille-Morte, confrérie fondée en 1615, dont le nom vient de la couleur de leur costume, se tenait contre le mur nord de l’église. Le cimetière était à la place du parc de la maison (42 rue Jean-Baptiste Blanc) et du mémorial. L’église Saint-Martial-de-Montjovis est vendue en 1793 à un certain Vergnaud. Une maison est construite à l’emplacement de l’église sur cette parcelle qui passe ensuite entre les mains d’un certain nombre de propriétaires.

Rachetée par M. Gardien (entrepreneur en pierre et marbre sculptés), elle est remplacée en 1880 par la villa du Petit-Tour, sur les plans de l’architecte Bouchemousse. C’est une maison bourgeoise ornée de sculptures de Gardien, avec des motifs de feuilles d’acanthe, têtes de lions et figures humaines au niveau des linteaux et des consoles. Devant, il ajoute des colonnes torses qu’il a récupérées lors de la démolition du couvent des Feuillants en 1865. La bâtisse conserve le mur nord de la nef avec sa porte en plein cintre et un chapiteau roman maçonné dans le mur. En 1967, Mlle Cathalot est propriétaire de cette maison achetée par son aïeul en 1898. Décédée en 1975, elle habitait une autre maison située sur le terrain, au 12 rue du Désert. Le mémorial est placé sur une parcelle de son parc en 1977.

Sur l’îlot se trouvaient également la cure, le long de la rue du Désert, entre la rue de l’Ermitage et la rue Monthyon (vendue avec son jardin à Vergnaud en 1791) et l’ermitage, à l’angle de la rue de l’Ermitage et de la rue Jean-Baptiste-Blanc. L’existence d’un ermite est attestée à partir du XVIe siècle, mais il pourrait avoir été présent dès le XIVe siècle. Nommé par les consuls, logé, nourri, vêtu et chauffé aux frais de la commune, il était chargé de prier pour le salut de la ville. L’an 1743 marque sa fin. Vendu à la Révolution, de nouveaux bâtiments occupent une partie de l’ancien ermitage.

Les immeubles de la rue ont été édifiés essentiellement au début du XXe siècle : les 2-8 rue Jean-Baptiste-Blanc, alignement homogène de maisons bourgeoises de 1900 environ, le 27, de l’architecte Bouchemousse (1906) et le 33, la villa de l’Hermitage (Bouchemousse), face à l’ancien cimetière. Les autres sont plus récentes, comme le 1 rue Jean-Baptiste-Blanc, qui remonte à 1938 (façade en retour avec bow-window et moellons rectangulaires de granite de Feytiat).

Au 47 rue Jean-Baptiste-Blanc, une usine de porcelaine est construite par Chauffriasse, Penot et Rougerie en 1920. La maison d’habitation préexistante est transformée en atelier de fabrication, tandis qu’un nouveau bâtiment est édifié pour accueillir le four. En 1925, l’usine est agrandie par l’ajout de nouveaux ateliers destinés à la décoration des pièces de porcelaine produites. La société cesse toute activité vers 1931. En 1965, les ateliers sont repris par les établissements André Denanot, qui implantent sur le site une petite usine de confection encore en activité au début des années 1970. L’ancien bâtiment du four est aujourd’hui à usage d’habitation.

dimanche 24 novembre 2013

Blanqui (place)

L’ancien séminaire des Ordinands se trouve à l’intersection d’un cardo (rue Jean-Pierre-Timbaud) et du decumanus maximus (rue du 20e-Régiment-de-Dragons) de la ville romaine. La rue du 20e-Régiment-de-Dragons faisait partie de la rue des Récollets ; son nom actuel lui est donné le 23 avril 1994. Quant à la place Blanqui, c’est l’ancienne place du Séminaire. Auguste Blanqui (8 février 1805-1er janvier 1881) est un révolutionnaire républicain socialiste.

Le séminaire des Ordinands, implanté par Martial de Maledent pour former les futurs prêtres, est édifié en 1666 à l’emplacement des vignes du Clos Sainte-Valérie, à côté du couvent des Dominicains. Il est en forme de U avec cour centrale. Les ailes latérales sont agrandies lors d’une seconde campagne en 1680 et complétées par une aile sur rue à grand portail.

Transformé en caserne en 1793, il est affecté à un quartier de cavalerie jusqu’en 1945, ce qui a nécessité la construction d’une longue aile complémentaire sur rue en 1824, renfermant un intéressant escalier en bois à première volée double à montées parallèles. En face, dans l’ancien couvent des Dominicains, se trouvait le petit quartier de cavalerie. Le site est ensuite devenu la cité administrative Blanqui, avant d’être réaménagé récemment en habitations (1-7 rue Jean-Pierre-Timbaud).

samedi 23 novembre 2013

Bobillot (rue)

L’urbanisation du quartier, à la fin du XIXe siècle, est liée à l’ouverture, en 1875, de la gare des Charentes et à la création d’usines employant une main-d’œuvre importante qui loge à proximité. Le chemin de Basse-Encombe-Vineuse devient la rue Bobillot en septembre 1888, à la demande des habitants. Jules Bobillot (1860-1885) est un militaire français (sergent) mort au Tonkin, en Indochine.

Les immeubles récents, 8-14 rue Bobillot, ont été bâtis à l’emplacement de la première fabrique de porcelaine de Limoges. En 1768, un gisement de kaolin, matériau indispensable à la fabrication de porcelaine, est découvert près de Saint-Yrieix-la-Perche. L’intendant Turgot encourage la création d’une manufacture dans la faïencerie de Joseph Massié : créée par son père, André, en 1736, elle possède les installations nécessaires. Le capital est apporté par Pierre et Gabriel Grellet et les connaissances chimiques par Nicolas Fournérat. Des essais sont entrepris dès le mois d’août 1770. La manufacture Grellet frères, Massié et Fournérat est créée le 1er mars 1771. En 1773, elle passe sous la protection du comte d’Artois (futur Charles X), puis devient royale (vendue au roi) le 1er juillet 1784. En 1788, François Alluaud remplace Gabriel Grellet à sa tête. Il conserve ses fonctions jusqu’en 1793. En 1796, l’entreprise est revendue par l’Etat à d’anciens ouvriers. C’est dans les années 1970 que les ateliers sont détruits.

De nombreux bâtiments de la rue datent de l’époque du développement du quartier. Le 2 rue Jules-Bobillot, à l’angle de la rue François-Chénieux, porte l’inscription « H. Fragneau, architecte, 1880 » ; le bâtiment à l’intersection de la rue Jules-Bobillot et de l’avenue Adrien-Tarrade, indique « P. Sarre & Fils, entrepreneurs, 1902 » et présente plusieurs sculptures et des briques rouge et bleu turquoise sous la corniche ; son voisin, le 28 rue Jules-Bobillot, a, au-dessus de la porte, la mention « P. Sarre, entrepreneur » (remarquer, en face, la cour avec les bâtiments en briques) et le 59 rue Jules-Bobillot est dû à l’architecte A. Thuillier (1902).

L’usine de formes de chaussures Brun et Buisson occupe dès 1920 des locaux dans des ateliers (dépendants de la SA des revêtements en porcelaine) sur le site de l’ancienne manufacture royale de porcelaine. Elle est obligée de les quitter et fait construire sur la parcelle voisine (4-6 rue Bobillot) de nouveaux bâtiments par les architectes limougeauds Jouhaud de Verdier et Marcel Moreau (1924). La société Brun et Buisson fournit alors en formes en bois une partie de l’industrie mécanique de la chaussure de Limoges. Cette production cesse après 1934, remplacée par un commerce de machines-outils pour le bois. A cette date, les ateliers de fabrication à sheds sont scindés en deux parties. En 1948, les bureaux en briques rue François-Chénieux sont surélevés et transformés en boutiques et en habitation par l’architecte René Dupuy. Les ateliers sont aujourd’hui désaffectés.

vendredi 22 novembre 2013

Bonin (rue Georges)

L’urbanisation du quartier Montjovis va de pair avec l’industrialisation de ses alentours au début du XXe siècle (usines de porcelaine Ahrenfeld, Guerry et Délinières puis Bernardeau, Vogt puis Raynaud…).

La rue Bonin, tracée à des limites de parcelles, est ouverte et lotie en 1905, puis classée en 1934. Georges Bonin, magistrat (1845-1900), était l’un des propriétaires des terrains, avec Edmond Jouhaud (1832-1922), ancien négociant en tissu 2 rue Ferrerie, qui se réserve une maison en bas de la rue Bonin ; son fils Léon est le docteur en médecine, émailleur et historien de renom.

Né à Limoges en 1874, Léon Jouhaud devient médecin et ouvre, en 1903, un cabinet rue du Consulat. Trois ans plus tard, il renonce et s’immerge dans le monde de l’émail. En 1907, il fait construire, par son oncle architecte Jouhaud de Verdier, 25 rue Georges-Bonin, une maison en granite gris-bleu, avec ferme extérieure sur consoles, entourages de fenêtres travaillés et vaste atelier sous les toits. Après la Première Guerre mondiale, il poursuit ses recherches sur l’émail, utilise le fer, le cuivre et les bétons comme support. En 1927, il met au point une technique de préparation pour émaux colorés à base de savon et d’huile alimentaire. Lorsqu’il s’éteint en 1950, sa production s’élève à un peu plus de 900 émaux.

jeudi 21 novembre 2013

Boucherie (rue de la)

La voie romaine sud-est nord-ouest (Méditerranée-Manche par Poitiers), dont le tracé est antérieur à l’occupation romaine, passait par la rue de la Boucherie et la rue de la Mauvendière après avoir emprunté le début de celle du Pont-Saint-Martial, puis les rues de l’Hôpital, Louis-Longequeue et du Canal.

Les bouchers, dont la corporation daterait du Xe siècle, occupent d'abord le faubourg Boucherie (rue Raspail et rue du Collège), près de l’étang de Palvézy et de la rue des Tanneries. Mais au début du XIIIe siècle, ils sont contraints d’abattre les animaux et de vendre la viande place des Bancs-Charniers (place des Bancs actuelle). Pour se rapprocher tout en continuant à disposer d’eau, nécessaire à leur activité, ils s’installent sur les rives d’un ruisseau tortueux, qui donne son nom à l’une des plus anciennes rues de la ville : Rutort. Située dans le Château, à côté de la place des Bancs, elle deviendra la rue Torte, puis la rue de la Boucherie au début du XIXe siècle. A partir de 1535, les bouchers ont le droit de sacrifier le bétail dans leur rue, qui, depuis le XIIIe siècle, est nettoyée régulièrement par le trop-plein des étangs de la Motte, alimentés par l’aqueduc d’Aigoulène. L’eau descend ensuite jusqu’à l’hôpital Saint-Gérald en passant par la porte Pissevache, après avoir dévalé la rue du Canal.

A la Révolution, les bouchers obtiennent, suite à la parution des décrets sur la liberté du commerce, le droit de déplacer leurs étals à leurs maisons situées pour la plupart rue Torte. Les étangs de la Motte cessent à la même période d’être utilisés pour laver la chaussée. L’hygiène se dégrade et mène à la construction d’un abattoir en 1832. Devenue dès la fin du XIXe siècle une sorte d’attraction touristique, la rue est citée dans tous les guides. La boucherie de Limoges, monopole de six familles (Cibot, Juge, Malinvaud, Parot, Plainemaison et Pouret), concentre dans cette rue, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, tout le commerce de gros de la viande et presque l’ensemble de celui de détail.

En 1973, pour sauver le quartier de la démolition (la municipalité prévoit de remplacer les maisons à colombage par des constructions modernes), une manifestation festive est organisée, la Frairie des petits ventres, qui propose des spécialités culinaires limousines traditionnelles. Face à son succès, le maire renonce à son projet. Depuis, ce rendez-vous gastronomique est fixé chaque troisième vendredi d’octobre.

Les maisons de la totalité de la rue ont été conçues pour l’exercice du seul métier de boucher : vastes caves creusées dans le tuf pour conserver les viandes l’été, pièces noires pour le suif et la graisse, greniers pour les réserves de fourrage et de paille, système de ventilation au moyen de galetas et galeries ouverts, superposés sous la charpente, pour assurer le séchage et le stockage des cuirs et des peaux. Aujourd’hui, les devantures conservées (les plus anciennes datent de la Révolution) permettent de se faire une idée, mais il ne reste plus aucune boucherie dans la rue.

Au 1 rue de la Boucherie, à l’angle rue Vigne-de-Fer, une statue de la Vierge est enclose dans une niche du XIIIe siècle. Une autre est visible au milieu de la rue de la Boucherie, au 33, et une troisième à l’angle de la rue Gondinet (53 rue de la Boucherie). Elles servaient également pour l’éclairage des rues. Il n’en reste pas beaucoup dans la ville. Au 2 rue de la Boucherie, l’ancienne boucherie Parot-Guedet porte l’inscription latine Labor omnia vincit improbus suo tempore sous l’une des deux têtes de vache (voir aussi la sculpture à l’angle). Le 21 rue de la Boucherie possède une sculpture de sanglier et les 25-27, une sculpture de cerf.

La maison traditionnelle de la boucherie, 36 rue de la Boucherie, édifice construit sur des assises du XIIIe siècle, est représentative des maisons de bouchers de la rue. « Le bas », le rez-de-chaussée, est séparé en deux. Côté rue, la « pièce de devant » servait de boutique et de cuisine et, à l’arrière, la « pièce du fond », était utilisée comme tuerie et écurie. Les chambres étaient aux étages, tandis qu’en haut se trouvaient le grenier, où était entreposé le foin destiné à l’alimentation du cheval et le galetas, qui servait au séchage des peaux, surmonté d’une galerie ouverte pour faciliter la circulation de l’air. Acquise par la Ville et restaurée en 1983, ce musée municipal dévoile la vie corporative, familiale et religieuse des maîtres bouchers du Château de Limoges au travers de dons de leurs descendants : outils, photos et mobilier.

Au 38 rue de la Boucherie se trouve un bâtiment antérieur à 1765 caractéristique des constructions de bouchers. Aux 44-46, les deux maisons, une ancienne boucherie et une ancienne triperie, figurent sur le plan d’alignement dressé en 1775. Les devantures sur la rue de la Boucherie doivent remonter à la Révolution, quand les bouchers ont ouvert leurs boutiques. Sur la rue Charreyron, les bâtiments sont plus anciens : la façade du rez-de-chaussée est de style 15e siècle. Au 43 rue de la Boucherie, remarquer l’intérieur avec sa cheminée.

Au milieu de la rue, sur la place Saint-Aurélien, se dresse la chapelle Saint-Aurélien. Aurélius Cotta, futur saint Aurélien, est un païen envoyé par Rome à Limoges, au IIIe siècle, pour combattre le christianisme. Saint Martial, irrité par sa persécution, demande à Dieu de le foudroyer, ce qui est fait. Mais Martial se repentit et Aurélien est ramené à la vie. Ce dernier se convertit suite au miracle et devient le deuxième évêque de Limoges. Début 1315, à l’occasion de travaux dans l’église Saint-Cessateur, en bas de la rue des Pénitents-Rouges, des ouvriers découvrent fortuitement les ossements de saint Aurélien perdus depuis des siècles (il avait d’abord été enseveli près de saint Martial, sous l’actuelle place de la République). Les bouchers décident de placer leur corporation sous la protection du saint et ses ossements, enfermés dans une châsse, sont exposés dans l’église Saint-Cessateur. La première mention de la confrérie de saint Aurélien, qui veille au culte du saint, remonte au XVe siècle.

Au XVe siècle, l’église Saint-Cessateur est en ruine. La chapelle Saint-Aurélien, annexe de la paroisse Saint-Cessateur, est construite pour abriter les reliques du saint en 1471-1475, à l’emplacement d’une chapelle dédiée à saint Léonard, délabrée. Elle est transformée en 1647-1652 : le chœur est agrandi et décoré dans le style baroque. La façade, datée de 1652, est ornée entre autres de deux statues (saint Jean l’évangéliste et sainte Catherine d’Alexandrie) et deux blasons (des familles de bouchers Cibot et Juge). Le clocher est remplacé par le clocher actuel en 1679-1683 et le portail élargi en 1775. Devant la chapelle se dresse une belle croix monolithe en calcaire du XVe siècle, acquise par les bouchers en 1791, qui provient du couvent des Grands-Carmes. Elle représente les 12 apôtres et, dos à dos, le Christ en croix et le Christ aux outrages. A l’intérieur, le mobilier liturgique est riche également.

Bien national à la Révolution, la chapelle est vendue en 1795 à un boucher agissant en fait au nom de tous. Ce sont les bouchers qui se chargent de son entretien. En raison de leur profession, ceux-ci ne pouvaient se faire admettre dans les compagnies de Pénitents, jusqu’à la fondation, en 1629, de la Confrérie des Pénitents Feuille-Morte, dont les membres sont recrutés parmi les petits artisans et commerçants. En 1804, l’église Saint-Martial de Montjovis ayant été détruite, le siège de la confrérie des Pénitents Feuille-Morte est fixé dans la chapelle Saint-Aurélien et la compagnie devient aussi l’affaire des bouchers. Au centre de la place se tient la statue de Notre-Dame-de-Pitié, à l’origine groupe de terre cuite peint en blanc béni en 1859. Brisée en 1996, elle a été refaite en bronze et elle est désormais verte.

mercredi 20 novembre 2013

Brettes (rue de)

La rue de Brettes se situe dans un quartier érigé en 1861 près de la gare des Bénédictins, entre la place Tourny (Jourdan), l’avenue du Crucifix (Garibaldi), le cours Bugeaud, le Champ de Juillet et le cours Jourdan : c’est le lotissement de Brettes, du nom de la propriétaire des terrains, où se trouvait le monastère des Feuillants, ancienne abbaye Saint-Martin.

L’abbaye Saint-Martin est fondée vers 640 par le frère de saint Eloi, Alice, qui en est le premier abbé. Il meurt en 670. A partir de cette date et jusqu’au XIe siècle, elle est plusieurs fois dévastée. En 1010, l’évêque Hilduin entreprend de la relever. Elle devient alors bénédictine. Située hors de la muraille qui protège la ville, souvent pillée et démolie, elle est en ruine lorsque les Feuillants (bernardins de la règle de Cîteaux, issus de l’ordre des Cisterciens) s’y installent. Ils y résident de 1622 jusqu’en 1790. La propriété des Feuillants est achetée en 1791 par M. Bardou-Descourières, qui y transfère son imprimerie. En 1810, Mme la chanoinesse de Brettes y installe un pensionnat de demoiselles jusqu’en 1860, époque de sa mort. Son institution occupait auparavant le monastère des Bénédictins, en bas des allées de Tourny (avenue des Bénédictins).

En 1857, Madame de Brettes propose à la municipalité de lui céder les terres des Feuillants pour y construire un beau quartier. Le monastère est démoli en 1861 et les rues sont percées la même année. Ce sont les rues des Feuillants, de Brettes et de Fleurus, renommée rue d’Isly. Le quartier général de la 21e division militaire (hôtel de commandement) est établi à l’emplacement de l’abbaye. Une partie des bâtiments de la rue de Brettes date de cette époque (4 rue de Brettes, 1873), d’autres sont beaucoup plus récents, comme, au 14, celui de l’architecte limougeaud André Campagne.

mardi 19 novembre 2013

Brousseau (rue)

La rue Brousseau jouxte le champ de foire (place Winston-Churchill), aménagé en 1831 et le musée Adrien-Dubouché, inauguré en 1900 à la place de l’asile des aliénés. Ouverte par des particuliers, MM. Broussaud et Tarnaud, sur une parcelle ayant appartenu à Alluaud et achetée par la municipalité aux alentours de 1860, elle est classée en 1910. Son nom évoque l’architecte du palais de l’Evêché, Joseph Brousseau (vers 1733-1797), qui travaillait avec son frère, l’entrepreneur Mathurin Brousseau (1732-1793).

La rue est bordée de maisons bourgeoises du début du XXe siècle, comme le 4 rue Brousseau (G. Gay-Bellile, 1923) ou le 8 (1910). Au 14 rue Brousseau, la dissymétrie, particulière à l’Art nouveau, préside à la composition de la façade. L’architecte (Laforgue, 1910) place l’entrée sur la droite pour laisser de l’espace à une large fenêtre arrondie sur la gauche. L’assemblage de pierre de taille (qui assure la structure), de meulière et de brique (qui servent de remplissage) apporte une polychromie à l’ensemble. Enfin, les détails sculptés comme le linteau de la porte et le départ des descentes d’eaux pluviales sont bien dans l’esprit Art nouveau.

Entre la rue Brousseau et la place Winston-Churchill, au 6 place Winston-Churchill, une construction éclectique du début du XXe siècle, édifiée pour l’avocat Fougeras de Lavergnolle, cumule les éléments néogothiques et néo-Renaissance. Les poivrières sont placées dans un angle rentrant, ce qui est un contresens, car elles sont normalement en saillie sur un angle extérieur afin d’ouvrir la vue sur un maximum d’horizon.

lundi 18 novembre 2013

Bugeaud (cours)

L’ouverture du cours Bugeaud, qui relie le Champ de Juillet, créé en 1831, à l’avenue du Crucifix (avenue Garibaldi), percée en 1844, est décidée le 18 juin 1850. Il voit le jour en 1863, après la construction de la gare (en bois en 1856 et en dur en 1860) et porte le nom de Thomas-Robert Bugeaud, marquis de la Piconnerie, duc d’Isly et maréchal de France, né le 15 octobre 1784 à Limoges (rue du Consulat) et mort à Paris le 10 juin 1849. C’est la victoire d’Isly contre le Maroc qui lui vaut son titre de duc.

Au 35 cours Bugeaud, la façade de l’architecte Arsène Despaux est datée de 1890. L’horizontalité est fortement marquée par les bandeaux d’étages très travaillés (des frises en céramiques polychromes parcourent chaque niveau) et la corniche surmontant la porte d’entrée, au volume disproportionné, interrompue pour laisser place à la fenêtre de l’étage. L’équilibre est rétabli par la succession de balcons surchargés dans l’axe central. Les fenêtres de cette travée sont flanquées de petites meurtrières et l’ensemble est couronné d’un fronton imposant.

dimanche 17 novembre 2013

Buisson (rue Ferdinand)

Dans la ville romaine, cet axe était un decumanus. L’ancien faubourg de la Croix-Mandonnaud porte à présent le nom de Ferdinand Buisson (1841-1932), homme politique français, cofondateur et président de la Ligue des droits de l’homme, prix Nobel de la paix en 1927.

Vers 1879, l’usine de chaussures Pérout, probablement spécialisée dans la fabrication de galoches et de sabots, s’implante dans des ateliers nouvellement édifiés, 28 rue Ferdinand-Buisson. Aux établissements Pérout Malinvaud succèdent M. Rivière en 1894, associé à partir de 1898 à G. Delaume. Incendiée en 1907, l’usine est reconstruite la même année par Alexandre Maupetit pour y installer une chocolaterie qu’il exploite à partir de 1925 sous la raison sociale Chocolaterie Saint-Martial. En 1931, il transfère ses ateliers dans ceux de la rue Jules-Ferry, exploités par la Société anonyme Le Chocolat, association des chocolateries Saint-Martial et Daccord. En 1933, Armand Ribière réinstalle une usine de chaussures dans les locaux libérés. Lui succède en 1936 J. Schneider, puis à partir de 1943, Laplagne. L’activité, orientée vers la fabrication de chaussons, cesse au milieu des années 1960. Après un premier projet de reconversion en logements en 1962, les bâtiments industriels sont transformés en école de coiffure. Les ateliers sont constitués de plusieurs corps de bâtiment accolés en moellon de pierre enduit.

En 1903, Sylvestre Vincent, fabricant de chaussures à Limoges depuis les années 1880, fait édifier des locaux, 30 rue Ferdinand-Buisson. Ils sont agrandis en 1922, puis en 1958. La production est commercialisée dans les années 1920 sous les marques Aristoky, Antigrippe et Attraction. L’usine ferme en avril 1974, tandis que la marque commerciale est reprise par le fabricant de chaussures de Limoges Weston. Seuls subsistent les ateliers construits en 1903, reconvertis en logement HLM. Ils sont formés de deux corps de bâtiments de trois étages accolés, de longueurs inégales. Les deux pignons sur rue sont percés chacun par un oculus. Les baies du dernier niveau sont couvertes d’un arc segmentaire, les autres sont à linteaux droits. Les façades jouent avec les matériaux et la polychromie : granite (pierre de taille et moellon équarri), briques rouges et jaunes, calcaire (pierre de taille).

Les autres bâtiments de la rue sont d’époques très variées, parmi eux, le 31 rue Ferdinand-Buisson (Pénichoux, 1880), et, au bout de la rue, à l’angle des rues de Nazareth et Clos-Adrien, un ancien site des petites sœurs des pauvres, propriété des sœurs bleues de Castres. Au 2 rue Ferdinand-Buisson, une fresque sur le thème de l’agriculture en Limousin.

samedi 16 novembre 2013

Caillié (rue René)

La rue René-Caillié traverse la cité des Coutures, qui se compose de logements sociaux. René Caillié (1799-1838) est un explorateur français connu comme le premier occidental à revenir de la ville de Tombouctou, au Mali.

A Limoges, l’Office public des habitations à bon marché (OPHBM), créé en 1919, doit remédier à l’état déplorable du logement des catégories populaires de l’entre-deux-guerres. A l’instar de nombreuses communes de gauche en France, la municipalité socialiste engage un important programme de construction. De 1924 à 1956, l’OPHBM livre 1 800 logements, sur huit sites différents. La cité-jardin de Beaublanc, construite par l’architecte Roger Gonthier, architecte de la gare, en 1924 (202 logements), en est le premier exemple.

La cité des Coutures est également édifiée par Roger Gonthier, mais sur un terrain moins étendu que celui de la cité-jardin de Beaublanc. L’architecte privilégie des constructions en brique de quatre étages alignées en bordure de rue d'un côté. De l’autre côté, occupé par des jardins, les 33 immeubles possèdent des décrochements pour éviter une trop grande monotonie architecturale. L’emploi de la brique permet un jeu sur la polychromie (opposition entre une brique rouge pour le rez-de-chaussée et une brique plus jaune pour les étages) et sur les formes (disposition des briques en denticules, en dents de scie, à plat ou en long ; frises géométriques au-dessus du rez-de-chaussée et au niveau du quatrième étage). Le portail d’accès, à l’angle de la rue René-Caillié et de l’avenue des Coutures, est délimité de chaque côté par un groupement de quatre colonnes en béton blanc à tailloir plat.

Les portes des immeubles, surmontées d’une importante imposte vitrée, sont surhaussées par un appui en béton dont les moulures sont à réglet. Les appuis et linteau des baies sont en béton. Les logements de la cité des Coutures constituent le premier ensemble collectif offrant des salles d’eau et des toilettes privatives. Ils sont équipés également du gaz, de l’eau courante et de l’électricité. Chaque locataire a une cave et un grenier.

Roger Gonthier réalise deux tranches successives entre 1925 et 1932 : la première, en 1929, permet l’édification de 33 immeubles, 382 logements et 22 boutiques au rez-de-chaussée. Après la deuxième tranche, en 1931, établie sur un terrain vague qui servait de dépôt de pétrole (8 immeubles, 134 logements), le nombre de 516 logements est atteint. Un établissement de bains-douches, un lavoir (ouverts en 1933), une garderie d’enfants, un logement pour le gardien et le gérant sont construits également (ces trois derniers dans le pavillon central, le reste, de part et d’autre). L’école maternelle ouvre en 1935 (jusqu’en 1958). Une dernière tranche s’ajoute en 1955 (99 logements), rue Séverine, ce qui porte le total des logements à 615. La cité, élevée dans le quartier de la nouvelle gare des Bénédictins est, dès l’origine, habitée en grande partie par des cheminots.

Des problèmes techniques sont probablement à l’origine de la fermeture des bains-douches en 1971-1972. Ils sont détruits en 1972, avec l’école, les logements et le lavoir. Un foyer pour l’Amicale est bâti sur leur emplacement par l’architecte Raymond Lescure.

En 2000, la ville de Limoges met en place un programme de réhabilitation de la cité des Coutures. La démolition de deux immeubles est alors décidée, rue Adrien-Pressemane, côté pair, afin de donner plus de lumière et d’air aux logements d’une unité de vie destinée aux personnes âgées (5 rue René-Caillié). Il reste 41 immeubles.

vendredi 15 novembre 2013

Canal (rue du)

La rue du Canal se situait sur l’itinéraire d’une voie romaine reliant la Méditerranée à la Manche (via Poitiers) et dont le tracé était antérieur à l’occupation romaine. Elle passait par le gué, puis, après sa construction, par le pont Saint-Martial, empruntait le début de la rue du Pont-Saint-Martial, les rues de l’Hôpital (cardo maximus), Louis-Longequeue, du Canal, de la Boucherie, de la Mauvendière, l’avenue des Ruchoux, les rues des Palmiers, Edouard-Michaud et de Saint-Gence.

Lorsque les bouchers quittent les abords de l’étang de Palvézy, au début du XIIIe siècle, ils s’installent sur les rives du ruisseau d’Aigoulène en contrebas de la place de la Motte. Leur nouvelle rue s’appelle alors rue du Rutort (ruisseau tortueux) et deviendra la rue Torte, puis la rue de la Boucherie. Dans l’axe de la pente, derrière la place Saint-Aurélien, la rue du Canal est l’ancienne ruelle du Rullet (petit ruisseau). Son nom actuel fait allusion aux eaux du ruisseau d’Aigoulène qui la traversaient quand le trop-plein des étangs de la Motte était utilisé pour nettoyer les rues. L’eau rejoignait ensuite les fossés au niveau de la porte Pissevache, au bout de la rue Vigne-de-Fer. Par la suite, elle est canalisée par l’aqueduc de Pissevache.

jeudi 14 novembre 2013

Carmes (place des)

La via Agrippa, voie romaine reliant Lyon (par Saint-Priest-Taurion et Sauviat-sur-Vige) à Saintes (par Angoulême) passait par la place des Carmes et la rue Armand-Dutreix, après avoir emprunté les rues Courteline, Baudelaire, la place Denis-Dussoubs, la rue Louvrier-de-Lajolais et le champ de foire. La place des Carmes se situe à côté de l’amphithéâtre gallo-romain démoli au début du règne de Louis XV (jardin d’Orsay). Elle servait de marché à la chaux et au vin. En 1776, le marché au blé, qui était établi dans une partie abandonnée du monastère de Saint-Martial, s’y installe « provisoirement » : il y reste jusqu’en 1875 !

La place doit son nom aux Carmes, ordre mendiant qui arrive à Limoges en 1260 et se fixe en 1264 à l’extrémité du faubourg des Arènes (rue des Arènes). Ils élèvent des bâtiments en forme de quadrilatère autour du cloître, avec, à l’est, l’église, dont la construction progresse du chœur vers la nef, du sud vers le nord. Après une première campagne d’édification (1260-1300), le chantier marque un arrêt et l’église est terminée dans la première moitié du XIVe siècle (ajout d’une cinquième chapelle et de la façade nord). Fin XVe siècle, les Carmes entament d’importants travaux achevés en 1506 : l’ancienne façade est détruite et la nef agrandie, deux chapelles supplémentaires sont créées et le clocher est bâti au-dessus du portail (remplacé en 1674 par un clocher à bulbe couvert en ardoise). Du chœur de l’église, un escalier en colimaçon permettait d’accéder à l’ancien dortoir des frères au premier étage. Au rez-de-chaussée, le chœur communiquait avec la sacristie et la salle de la communauté.

Déclarés biens nationaux en 1790, les bâtiments sont mis aux enchères en 1791 et acquis par le magistrat Jacques-Joseph Juge de Saint-Martin (Limoges, 1743-1824), également propriétaire du couvent des Cordeliers. Il procède à l’allotissement des Carmes de 1791 à 1813. Outre la vente de parcelles bâties ou non, il commercialise au détail les matériaux extraits du démontage du couvent et de l’église (charpente, couverture, dallage…). Passionné d’agriculture, il crée une pépinière sur les anciens terrains. A partir de 1792, un dénommé Dussoubs installe son atelier de faïence sur le site. Après 1843, une partie est occupée par la fabrique de faïence et porcelaine de la Pépinière. Divers porcelainiers s’établissent jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (un décorateur sur faïence et porcelaine est en activité entre 1870 et 1900).

En 1999, la Caisse d’Epargne du Limousin, 21 place des Carmes, souhaite agrandir son agence des Carmes après le rachat du magasin de cycles Mazabraud attenant. Les fouilles permettent de dégager une partie de la nef, avec les arcades des chapelles, qui avaient été murées lors de la constitution des lots. En effet, l’église du couvent des Grands-Carmes n’est démolie qu’en partie en 1795. Quelques éléments de fresques remarquables sont aujourd’hui visibles dans les bureaux de la banque.

15 rue Neuve-des-Carmes, la sacristie et la salle de la communauté surmontées d’un dortoir n’ont pas été détruits (c’est aujourd’hui un restaurant). La sacristie avec ses deux travées à croisées d’ogives est transformée en cuisine avec l’installation d’une cheminée en 1791. La salle de la communauté ouvrait sur la galerie du cloître par au moins deux baies à remplage, dont l’une est conservée à Philadelphie. L’ancien dortoir des frères conserve des vestiges de peintures murales. Parmi les autres vestiges conservés se trouve la croix de l’église installée devant la chapelle Saint-Aurélien, acquise par les bouchers en 1791.

La place abrite, jusqu’en 1734, le reclusage de Limoges, dont la plus ancienne mention remonte au XIVe siècle. Comme l’ermite de Montjovis, la recluse, nommée par les consuls, logée, nourrie, vêtue et chauffée aux frais de la commune, a pour mission de prier Dieu pour le salut de tous.

La manufacture Pouyat, détruite, couvrait la surface de la cité de l’Amphithéâtre. Fondée en 1839 par le fils du porcelainier François Pouyat (†1838), Jean-Baptiste Pouyat (†1849), auquel succède ses trois fils, Emile (†1892), Louis (†1884) et Léonard (†1876), elle est renommée, jusqu’à sa fermeture en 1912, pour la blancheur de sa porcelaine. Les immeubles qui entourent la place sont d’époques variées (3 bis, O. Treich, 1903).

mercredi 13 novembre 2013

Carnot (boulevard)

En 1770, sous Turgot (1761-1774), les fossés des remparts du début du XIIIe siècle sont comblés et plantés d’arbres, pour devenir des boulevards, comme le boulevard Carnot, qui s’appelait à l’origine boulevard de la Pyramide. Pourquoi ce nom ? En 1712, l’intendant d’Orsay (1710-1716 et 1724-1730) fait tracer la place de la Terrasse sur les débris de la tour Amblard (élevée en 1143 et détruite en partie au début du XVIIIe siècle), le long du futur boulevard, à l’emplacement de l’actuel hôtel Royal Limousin. En témoignage de reconnaissance, la Ville fait ériger sur la place, en 1718, un monument en forme de pyramide où figure une dédicace à l’intendant sur une plaque de bronze. C’est cette pyramide qui donne son nom au boulevard, qui, bien plus tard, sera rebaptisé du nom du président Sadi Carnot. Curieusement, certaines plaques de la rue évoquent non pas le président, mais son grand-père, célèbre également, Lazare Carnot, ingénieur et ministre de la Révolution.

Le mur d’enceinte n’était pas interrompu au niveau de la place Stalingrad, où se dressait la tour Branlant, démolie vers 1775 par l’intendant d’Aine (1774-1783) pour ouvrir sur le boulevard la rue Sainte-Valérie qui était alors une impasse. L’auberge de la Pyramide, construite en 1755 par l’entrepreneur des ouvrages du roi dans les ponts et chaussées, Martial Joulage, était adossée à la tour Branlant. Démolie en même temps que la tour, elle est reconstruite, au niveau du 37 boulevard Carnot, par la veuve et le fils Joulage, Jacques, qui exerce la même profession que son père. Le grand hôtel du Périgord, construit à la place de l’auberge vers 1862, cesse d’exister en 1883 et devient grand hôtel des Postes et Télégraphes. Ce dernier est transformé en 1889 en appartements bourgeois.

A l’arrière, 2 rue Fitz-James, là où se trouvait la pyramide, est construite la taverne du Lion d’Or, en bois et panneau de vitres colorées, en 1870. Démolie vers 1960, elle est remplacée par des immeubles modernes. Cette parcelle appartenait aussi aux Joulage, qui possédaient également des bâtiments dans le quartier détruit du Viraclaud.

Les écuries de l’auberge de Joulage occupaient l’emplacement du 39 boulevard Carnot. Le petit-fils de Martial Joulage, commissionnaire en roulage, utilise les écuries pour son entreprise. Elles sont remplacées après 1850 et jusqu’en 1912 par le bureau de la Poste, prolongée en 1882-1884 sur la rue Fitz-James par le Télégraphe (4 rue Fitz-James). Ce dernier laisse place à l’immeuble actuel en 1913, tandis que la Poste intègre de nouveaux locaux construits en 1909 de l’autre côté de la place de Stalingrad.

Les 43-45-47 boulevard Carnot n’ont pas été démolis avec le reste du quartier du Viraclaud, détruit en 1898 pour construire la préfecture et la Poste. Il resterait des fragments du mur d’enceinte au niveau des cours intérieures, qui sont quant à elles les restes du chemin de ronde. Au 45 boulevard Carnot, remarquer la devanture de l’ancienne librairie, fondée par M. Duverger en 1884. Rachetée par Marcel Laucournet en 1953, reprise par son fils Jean-Claude, elle a fermé ses portes le 31 décembre 2012.

L’ancienne manufacture d’étoffes Thévenin est établie en 1729 en face de l’auberge de la Pyramide, 8 boulevard Carnot, sur un terrain acheté par la Ville pour construire une caserne qui ne verra finalement pas le jour. Elle connaît un rapide essor en fabriquant des siamoises et des étoffes fil et coton sur cent vingt métiers battants. Un incendie détruit une partie des bâtiments de la manufacture en 1762. Ils ne sont pas reconstruits. Considérée comme ruinée en 1768, elle est rachetée vers 1782 par la Ville pour y stocker le mobilier de l’armée.

Louis Naurissart (Limoges, 31 janvier 1743-Cénevières, 25 octobre 1809), directeur de la monnaie de Limoges, député en 1789, maire de Limoges en 1791-1792, propriétaire du moulin du Poudrier, fait bâtir sa demeure à cet emplacement, de 1788 à 1792, par l’entrepreneur Mathurin Brousseau (frère de l’architecte Joseph Brousseau), conseillé par l’ingénieur-architecte Jacquet.

Elle se compose d’un corps de logis principal flanqué de deux ailes de faible avancement. Un perron de neuf marches donne accès à la porte d’entrée. La façade sur jardin possède un avant-corps circulaire en saillie : un salon doté en son point central d’une acoustique exceptionnelle. Il était destinée à Anne de Labiche, l’épouse de Louis Naurissart, musicienne, dont une statue trône encore dans les jardins.

Naurissart, suspecté d’entretenir de bonnes relations avec les royalistes, est contraint de quitter la ville. L’hôtel particulier est confisqué en 1794 et vendu avant de lui être restitué en 1795. Décrit par Balzac dans son roman Le Curé de village (1839), il est acheté en 1849 par la Banque de France pour y établir une succursale. Les changements que comportent sa nouvelle destination sont apportés en 1850, sur les plans de François Regnault, architecte de la Ville (auteur notamment de la halle Dupuytren). Sur la rue, deux pavillons symétriques, destinés, l’un au concierge, l’autre au corps de garde, sont réunis par une grille, au milieu de laquelle s’élève un portail d’un style noble et imposant.

Une plaque apposée sur la maison natale du président Sadi Carnot, 14 bis boulevard Carnot, rappelle son entrée solennelle dans sa ville de naissance à l’occasion de son premier voyage officiel sur le territoire français, le 25 avril 1888. Né en 1837, homme politique de la IIIe République, élu président de la République, Marie-François-Sadi Carnot meurt assassiné par un anarchiste à Lyon en 1894. Il serait en réalité né rue Neuve-Sainte-Valérie, c’est-à-dire, aujourd’hui, rue du Général-Cerez. Sur le même trottoir, au 10 boulevard Carnot, l’architecte D. Vergez est l’auteur d’un immeuble de 1888. Plus loin, au 16, le nom E. Morel est sculpté en grand au-dessus de l’entrée, entre deux vieilles boutiques.

A l’angle de la rue des Vénitiens, 2 boulevard Carnot, l’ancien Comptoir national d’escompte de Paris (l’une des banques à l’origine de BNP Paribas), dû à l’architecte Louis-Charles-Henri Geay (1875-1945), impose sa présence au milieu de constructions plus importantes. L’avant de l’édifice, arrondi, s’ouvre par une porte en plein cintre et se limite à un rez-de-chaussée couvert par un dôme surbaissé. L’arrière à plan carré possède un étage surmonté d’un toit à pentes raides éclairé par trois fenêtres en plein cintre sur trois faces. La fenêtre dans l’axe de l’angle est partiellement occultée par une horloge importante surmontée du blason de Limoges. Au-dessus, au niveau du toit, est sculpté l’écusson de la Ville de Paris, avec sa devise, fluctuat nec mergitur (il est battu par les flots, mais ne sombre pas).


La première pierre de la chambre de commerce, 41 boulevard Carnot, est posée le 25 mars 1905. L’architecte, Charles Planckaert (†1933), est adjoint au maire de Limoges (François Chénieux, puis Emile Dantony), section travaux publics. Le bâtiment se compose de quatre magasins au rez-de-chaussée, de bureaux au premier étage et de logements aux second. Il est réaménagé dans les années 1930 dans le style Art déco, comme en témoignent au rez-de-chaussée les vitraux de Francis Chigot et les ferronneries. Du même architecte, l’immeuble de l’actuelle Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique, 30 boulevard Carnot, à l’angle de l’avenue de la Libération, était à la Belle Epoque occupé par les grands magasins de nouveautés Paris-Limoges. L’artère ne forme pas un ensemble homogène au point de vue architectural, notamment avec les édifices des années 1960, entre le boulevard Carnot et la place de la République.

mardi 12 novembre 2013

Carnot (place Sadi)

A cet emplacement se dressait la chapelle du Crucifix d’Aigueperse, au-dessous de laquelle coulait le ruisseau d’Aigueperse. Elle faisait face à un grand crucifix qui lui avait donné son nom. Bâtie en 1458, elle possédait un transept de 1580. Démolie en partie en 1783, car son aile droite gênait l’entrée d’un chemin vicinal, elle est reconstruite en 1784 et vendue à un boulanger après 1791.

Le rond-point du Crucifix s’est ensuite appelé rond-point Garibaldi. La halle Dupuytren y est transférée en 1887. Ouverte depuis 1852 place de la Motte, elle est remplacée par les halles centrales actuelles. C’est la plus ancienne halle de Limoges, construite par François-Alexandre-Adolphe Regnault (1805-1875), architecte de la Ville. L’ossature métallique comprend 64 colonnettes en fer coulé et permet de couvrir une superficie de 450 m².

La place porte, depuis le 9 septembre 1897, le nom de Sadi-Carnot. Située sur la route de Paris (la rue François-Chénieux suivie de l’avenue du Général-Leclerc), elle prend son aspect définitif de place circulaire vers 1890, avec le percement de l’avenue Adrien-Tarrade. Elle est également le point de convergence de l’avenue de Poitiers (Emile-Labussière), l’avenue du Général-Leclerc, la rue Théodore-Bac, l’avenue du Crucifix (Garibaldi) et la rue François-Chénieux.

Elle est choisie pour implanter un monument à Sadi Carnot, président de la République né à Limoges. Réalisé par le sculpteur Louis Clausade (Toulouse, 1862-Paris, 1899) et l’architecte Jules Godefroy, il est inauguré le 26 juillet 1897. En 1942, il est fondu par les Allemands pour en récupérer le matériau, comme presque toutes les statues en bronze de la ville. Une fontaine l’a remplacé en 1967. Elle marque le centre de ce carrefour entouré de façades plutôt hétéroclites : il y a même une station-service.

lundi 11 novembre 2013

Cathédrale (rue de la)

La rue de la Cathédrale, dans le quartier de la Cité, était, avec la rue des Petites-Maisons, un decumanus de la ville romaine. Elle est ensuite fermée par la porte Traboreu, mentionnée à partir du XIIIe siècle et qui faisait partie du second rempart construit au Xe siècle, couvrant une plus vaste superficie que le premier, signalé dans des textes du VIe siècle. La rue de l’Evêché, ancienne Grande rue de la Cité, aujourd’hui rue de la Cathédrale, avait un tracé irrégulier. Figurant sur le plan de 1775, son alignement et son élargissement ne sont achevés qu’en 1913.

L’oratoire à Notre-Dame de la Planchette, devenu Notre-Dame de la Préservation, érigé en 1862 à l’angle du boulevard de la Corderie, est alors déplacé. Il était dit « de la Planchette » en souvenir du pont fragile jeté autrefois sur le ruisseau du Merdanson, qui jaillit au plancher des Combes, s’appelait Joumard ou Enjoumard au pont Hérisson (partie de la rue Jean-Jaurès entre la rue du Clocher et la rue des Combes) et prenait le nom de Merdanson à la place Boucherie (Wilson). Cet égout, en partie couvert et canalisé, déposait des alluvions dans les jardins, qu’il fertilisait. Son nom, dont l’étymologie se passe d’explication, était en usage dès la fin du XIIIe siècle ou dans les premières années du XIVe siècle.


La rue longe l’évêché d’un côté, le couvent des Clarisses de l’autre et offre une belle perspective sur la cathédrale. Les Clarisses (franciscaines) qui étaient présentes à Limoges jusqu’à la Révolution, sont revenues une première fois dans le quartier du début du XIXe siècle jusqu’en 1905, lorsque la communauté est dissoute, puis une seconde fois en 1958, après un exil en Espagne et aux Pays-Bas. Aujourd’hui, elles partagent leurs locaux, 1 place de l’Evêché, avec la maison relais de l’association Habitat & Urbanisme.

dimanche 10 novembre 2013

Cérez (rue du Général)

La rue Sainte-Valérie, qui se terminait en impasse devant le mur d’enceinte du Château, est ouverte sur le boulevard Carnot vers 1775. Elle se trouvait au niveau de la place Stalingrad, le long du grand théâtre (l’une comme l’autre n’existaient pas encore à l’époque). Elle est ensuite prolongée de l’autre côté du boulevard : c’est l’ancienne rue Neuve-Sainte-Valérie. Le 10 septembre 1896, les deux rues prennent le nom de Jean-Baptiste Cérez, né à Limoges le 23 septembre 1820 (†4 février 1889), poly-technicien et général de division. Suite à la création de la place Stalingrad, vers 1900, il ne reste plus que la partie correspondant à l’ancienne rue Neuve-Sainte-Valérie.

Les bâtiments datent de diverses époques, pour certains d’avant 1864. Les bains du Commerce, nouvel établissement de bains publics créé en 1860 (architecte M. Jeanthom) rue Neuve-Sainte-Valérie (9 rue du Général-Cerez) pour remplacer ceux de la Comédie, sont tenus par la veuve Lapeyrière à partir de 1886. Le bâtiment n’existe plus aujourd’hui.

L’ancien hôtel de M. Bramaud de Boucheron, au 2 rue du Général-Cérez, est loué pour reloger le préfet de 1895 à 1905. Il devient par la suite propriété de Théodore Haviland.

Au 11 rue du Général-Cérez se trouve un immeuble construit en 1903 par Jouhaud de Verdier. En pleine période Art nouveau, l’architecte réalise une façade éclectique. Les meurtrières des pans coupés des bow-windows viennent directement d’une époque médiévale, tandis que le fronton qui dépasse ostensiblement du toit nous transporte en pleine Renaissance. Le décor rocaille entre les fenêtres des deux premiers étages, ainsi que les garde-corps évoquent la période Louis XV. Le découpage des petits-bois des fenêtres rappelle les dessins post-napoléoniens. Pourtant le tout est bien composé et l’ensemble reste harmonieux.

samedi 9 novembre 2013

Champ-de-Juillet (jardin du)

Le tracé de ce quadrilatère, d’une surface de plus de cinq hectares à l’origine, s’est fait sur les terres de Poislevé, non bâties, vendues par Pierre Pétiniaud de Beaupeyrat à la Ville en 1827. Ouvert en 1834, son nom évoque les journées révolutionnaires de juillet 1830 et non la Monarchie de Juillet. Prévu pour l’entraînement des troupes (exercices et parades de la Garde nationale), le Champ-de-Juillet sert finalement de foirail et de foire-exposition. Pour ne pas rompre totalement avec sa vocation d’origine, des revues militaires y sont présentées.

Au rectangle initial vient s’ajouter en partie basse, en 1857, une terrasse en forme de demi-hexagone. Le kiosque à musique, construit en bois en 1877, saccagé par une tempête, est reconstruit avec des colonnes en fonte en 1879 et déplacé au jardin d’Orsay en 1926. C’est seulement en 1924 que la municipalité confie à Roger Gonthier l’étude de la transformation du Champ-de-Juillet en jardin public. Deux statues, de style Art déco, datent de cette période, comme le bassin, avec ses jardinières aux motifs floraux et les grilles du parc. Le jardin, de 36 000 m² actuellement, à cause, notamment, des parkings, a fait l’objet de travaux en 1976-1977.

vendredi 8 novembre 2013

Charentes (impasse des)

L’impasse des Charentes débouche sur l’avenue Georges-et-Valentin-Lemoine, ancienne avenue des Charentes, qui aboutit juste devant la gare éponyme.

En 1893, la coopérative de l’Union emménage, entre l’impasse des Charentes et l’actuelle rue des Coopérateurs, dans une usine de porcelaine désaffectée de 5 000 m² édifiée sur un terrain de 700 m². Les anciens bâtiments sont détruits et remplacés un an plus tard par un édifice de 80 mètres de long sur 13 mètres de large avec étage et cave. Cette dernière permet de stocker 3 000 hectolitres de vin. Les chais sont transférés en 1925 non loin de la gare Montjovis (rue du Mas-Loubier ; ils sont remplacés aujourd’hui par un supermarché). C’est dans les anciens chais, qui servent de réserve pour de la nourriture et des objets courants pendant la Seconde Guerre mondiale, que le FRAC du Limousin (Fonds régional d’art contemporain), créé en 1982, s’établit fin 1991 (7 impasse des Charentes).

jeudi 7 novembre 2013

Charentes (place des)

La place des Charentes est bordée par la gare de Limoges-Montjovis, qui voit le jour en 1874, après la construction de la gare de Limoges-Bénédictins (1856). Exploitée par la compagnie de chemin de fer des Charentes, la ligne d’Angoulême est inaugurée en 1875. Son activité entraîne l’urbanisation du quartier tout autour. Appelée aussi gare des Charentes, la seconde gare de Limoges est bientôt rattachée à la compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans. En 1881, la ligne de Poitiers entre en service et, durant treize ans, la gare terminus est Montjovis. Mais, en 1894, la gare des Bénédictins devient le terminus de toutes les lignes et la gare des Charentes n’est plus qu’une gare intermédiaire sur la ligne d’Angoulême.

mercredi 6 novembre 2013

Charpentier (rue)

La rue Charpentier, à côté de la place Carnot, se trouvait en grande partie sur le terrain de la société immobilière du Crucifix, chargée d’urbaniser le quartier suite à un accord de 1864. Charpentier était un ami de Denis Dussoubs, tué peu après lui à Paris, sur une barricade, en s’opposant au coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte en décembre 1851. Jeanty Sarre, qui a aussi une rue à son nom à Limoges, était également sur la même barricade. La rue Charpentier longe, d’un côté, la caserne Marceau, qui date de 1875-1877.

En 1873, Jean-Baptiste Labesse fait édifier, 23-25 rue Charpentier, une usine de porcelaine qu’il dirige jusqu’en 1896. Elle est ensuite reprise par la société Eugène Alluaud et Compagnie. E. Alluaud (1866-1947), petit-fils du célèbre porcelainier limougeaud François II Alluaud, est peintre, élève de W. Bouguereau, membre de l’école de Crozant, puis décorateur pour les ateliers de porcelaine Haviland et conservateur du musée Adrien-Dubouché. En 1900, plusieurs porcelainiers prennent la direction de l’usine. En 1908, Paul Grenouillet de Mavaleix reste seul à la tête de l’entreprise, qu’il ferme en 1914. Il s’associe en 1920 à J. Granger, mais décède la même année suite à ses blessures de guerre. La direction est confiée à Granger jusqu’à son décès en 1938. L’usine de porcelaine cesse alors définitivement toute activité.

Au début des années 1950 s’implantent sur le site les ateliers de l’usine de petite métallurgie Limoges outils, qui déménagent vers 1959, ainsi que ceux de la Société industrielle de bonneterie et de tissage réunis. Leur succèdent dans les années 1960 une scierie et plusieurs usines de confection. D’autres activités s’implantent : un hôpital de jour, un magasin de commerce d’électroménager, un sauna, l’antenne de Limoges du Secours catholique, etc. Le bâtiment central, initialement en forme de T, abritait l’atelier avec les fours à l’arrière. Il est encadré par des bâtiments en longueur, celui de gauche avait une conciergerie en bordure de rue et celui de droite un logement.

A l’angle de l’impasse Babeuf se trouve le service funéraire municipal, avec son fronton de style Art nouveau.

mardi 5 novembre 2013

Châteauroux (rue de)

La rue de Châteauroux, qui coupe la rue Armand-Barbès, s’appelait initialement rue Masvergnier, du nom du propriétaire terrien qui l’a ouverte, M. Buisson-Masvergnier.

En 1873, Jules et Charles Lacaux font édifier, 5 rue de Châteauroux, une distillerie qui se compose d’ateliers de fabrication, de chais et d’un logement patronal. Il s’agit probablement de l’une des plus importantes distilleries de Limoges de la fin du XIXe siècle, dont l’activité perdure jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les bâtiments sont en moellon de pierre enduit et le logement patronal, impasse Saint-Exupéry (ancienne impasse Tivoli), possède, dans la tour d’escalier de la façade sur jardin, des baies ornées de vitraux à motifs végétaux et animaliers. Accolée à cette façade, la véranda, constituée de fines colonnes en fonte et de fermetures en bois, est couverte d’une terrasse.

Dès 1885, Charles Lacaux acquiert une usine de papeterie à Bosmie-l’Aiguille, qui devient rapidement l’activité principale de la société Lacaux frères. Au début du XXe siècle s’ajoute à la papeterie la production de carton. A la disparition de la distillerie, les locaux sont réaffectés au stockage et à la direction administrative de l’usine de papeterie et de cartonnerie. De nouveaux bureaux sont édifiés en 1963. Une seconde unité de production de carton est acquise à Lisieux en 1972. La société Lacaux frères est reprise par le groupe IPE en 2011. Actuellement, un projet immobilier menace de destruction les bâtiments de la rue de Châteauroux et de l’impasse Saint-Exupéry, dont le logement patronal.

Entre 1881 et 1890, un entrepreneur en bâtiment, Pierre Raphanaud, édifie, 20 rue Beyrand, une habitation, des écuries, des ateliers, ainsi qu’un gymnase sur les plans de l’architecte Vergez, auteur de nombreux immeubles à Limoges, comme le Central Hôtel. En 1901, l’entrepreneur fait appel aux architectes Ménissier et Rocher pour construire une vaste usine, 23 rue de Châteauroux. Les ateliers sont constitués de deux ailes, de 45 et 80 mètres, dotées d’un sous-sol et de 3 étages. Un soin tout particulier est apporté à l’articulation des deux ailes, en pierre de taille en calcaire : horloge entourée de sculptures, cloche, baies à meneaux et traverses, lucarne coiffée d’un pot-à-feu... L’ensemble est couronné d’un dôme circulaire en ardoise. L’horloge, du constructeur parisien Château frères, est à double cadran (extérieur et intérieur de l’usine). La société Gaston Monteux et compagnie, exploitante et propriétaire de l’usine de chaussures implantée de l’autre côté de la rue Beyrand depuis 1890, s’y installe.

Gaston Monteux rachète le site au lendemain de la Première Guerre mondiale. C’est peut-être à cette date que les ateliers de l’usine s’étendent aux locaux annexes (gymnase, écuries…). La société anonyme G. Monteux et compagnie est à cette époque la plus importante usine de chaussures de Limoges et le restera jusqu’à sa fermeture en 1933. Les locaux de la rue de Châteauroux forment la plus vaste usine de chaussures de Limoges. Les ateliers sont rachetés par la société anonyme du Comptoir national d’escompte en 1935, puis, vers 1940 par l’Etat, pour le ministère de la Guerre. Ils sont alors reconvertis en entrepôts d’équipements militaires. Ils abritent aujourd’hui le Service des archives médicales et hospitalières des armées. Dans les années 1990, les immeubles annexes de l’usine sont démolis, à l’exception des anciennes écuries et de la façade du gymnase, pour laisser place à un nouveau bâtiment destiné au stockage d’archives.


L’école primaire est inaugurée en 1894, 42 rue de Châteauroux, à la demande des ouvriers de la porcelaine qui souhaitent que leurs enfants apprennent à lire et à écrire. Vers 1914, le mur de clôture, qui se trouve en travers du tracé prévu pour la rue Hoche, est refait. Fermé en 1994, l’établissement est devenu l’école de musique et harmonie municipale de Limoges.

L’atelier, 15 rue de Châteauroux, construit en 1924 par Justin Bertholat, est occupé par un dépôt de cuir tanné des établissements Combes et fils jusqu’en 1926, puis par l’usine de chaussures Bertholat de 1927 à 1938. Il est ensuite repris et il est actuellement partiellement occupé par une entreprise artisanale d’électricité. L’atelier, construit en brique, est constitué de deux parties, l’une d’un étage, à gauche et l’autre de deux étages, à droite. Les larges baies surmontées de linteaux en métal sont délimitées par des piliers traités en pilastres. Les frises permettent de lier les deux parties de l’édifice.

Au 9 rue de Châteauroux vécut et mourut Edouard Michaud (1876-1935), poète, écrivain et dramaturge limousin.