mardi 17 décembre 2013

Aine (place d')

La place d’Aine est tracée par Nicolas d’Aine, intendant de 1774 à 1783, suite à la destruction de la porte des Arènes par l’intendant Turgot (1761-1774) en 1773. Cette dernière faisait partie des remparts du Château remontant au XIIIe siècle (les boulevards actuels en conservent le tracé). D’Aine fait également construire un grand escalier conduisant à la place d’Orsay, aménagée par l’intendant Boucher d’Orsay (1710-1716 et 1724-1730) sur les ruines de l’amphithéâtre gallo-romain et clôturée en 1730. A côté se trouvait le cimetière des Arènes (partie triangulaire de place Winston-Churchill actuelle, dont l’un des côtés borde le jardin d’Orsay). D’Aine souhaitait entourer sa place carrée de maisons toutes identiques, mais seule une rangée a été réalisée. Datant de 1781, elle est reconnaissable à l’arc en plein cintre qui surmonte les fenêtres de l’entresol. Rebaptisée place de la Concorde à la Révolution, la place d’Aine reprend sa dénomination après 1815.

En 1846, les escaliers sont remplacés par le palais de justice, dû à l’architecte Vincent Boullé (17 place d’Aine). Il est typique de l’architecture judiciaire du temps du roi Louis-Philippe : façade néoclassique monumentale avec escalier solennel et fronton à l’antique supporté par des colonnes et décoré en 1864 des attributs de la Justice par le sculpteur Félix Ferru (†1877).

Après l’incendie de 1864, les bâtiments qui font face au palais de justice sont reconstruits. L’immeuble dessiné par l’architecte Omer Treich (1905), 1 place d’Aine, possède une façade qui attire l’attention par ses courbes (pan coupé de l’angle, garde-corps des balcons, consoles soutenant le balcon continu du troisième étage, dont le départ, sous les coquilles, est une représentation anthropomorphe d’un visage composé de fleurs à la manière d’Arcimboldo). Plus loin, l’édifice qui fait l’angle entre le 11 rue d’Aguesseau et le boulevard Gambetta est marqué par deux formes géométriques : le cercle et le triangle. Les sculptures des chapiteaux des colonnes, dont la hauteur se limite à un seul niveau, donnent un peu de fantaisie à l’ensemble. Sur la place était érigée une statue de Gay-Lussac, œuvre d’Aimé Millet, inaugurée le 11 août 1890 et fondue en 1942 par les Allemands.

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