Historique

Les Lémovices, qui donneront leur nom à la ville de Limoges, sont, comme les autres peuples gaulois, soumis à Rome après la défaite de Vercingétorix face à Jules César en -52. La ville gallo-romaine d’Augustoritum, qui deviendra Limoges, est fondée seulement vers l’an -10. Son nom est l’association d’« Auguste », empereur romain qui succède à Jules César (règne de -27 à 14) et de « ritum », qui signifie gué en latin, en référence au gué sur la Vienne. Elle est tracée selon un quadrillage typique des villes romaines. A la croisée du cardo (axe nord-sud représenté par la rue de l’Hôpital et le pont Saint-Martial) et du décumanus (axe est-ouest représenté par la rue des Récollets) est construit le forum. Aux quatre extrémités de ces artères se dressent des portes.

Au Ier siècle, le ruisseau Enjoumar marquait la limite de la ville à l’est, la porte ouest s’ouvrait sur un chemin conduisant au gué de la Roche, la limite nord se situait au niveau de la place de la mairie et celle au sud correspondait à la Vienne. Les équipements de la ville sont complétés entre autres par l’amphithéâtre au nord (Arènes), le théâtre au sud (près du pont Saint-Martial) et les thermes à l’est (place des Jacobins). Il y aurait eu aussi un temple (là où se dresse aujourd’hui la cathédrale Saint-Etienne).

Au milieu du IIIe siècle, saint Martial prêche la religion chrétienne à Augustoritum, qui subit ensuite les invasions barbares à la fin du IIIe siècle. Les habitants qui survivent décident alors de se replier sur le Puy Saint-Étienne : c’est la création de la Cité. Fortifiée, elle relève du pouvoir de l’évêque. Lorsque l’empire romain s’effondre à la fin du Ve siècle, événement qui marque la fin de l’Antiquité et le début du Moyen Age, les moines gardent également, sur la place de la République actuelle, le tombeau de saint Martial, lieu de pèlerinage qui favorise un commerce florissant.

C’est à cet emplacement que Charles le Chauve autorise, en 848, la création de l’abbaye de Saint-Martial. Une deuxième ville naît : le Château. L’abbaye est fortifiée au Xe siècle. A partir du IXe siècle, la ville, qui dépendait auparavant d’un comte, a un vicomte, dont le siège du pouvoir se situe sur l’actuelle place de la Motte. Lui aussi s’abrite derrière des fortifications. Entre les deux, la population est toujours plus nombreuse. Elle décide d’élire des consuls en 929 pour s’occuper de la police de la ville. En 1062, le vicomte donne le monastère aux moines de Cluny. Sous leur direction, l’abbaye connaît son apogée, notamment à travers sa production d’émail et le rayonnement de ses troubadours.

Limoges tombe sous la domination anglaise au XIIe siècle. Le roi de France cherche à récupérer son ancien territoire et la population subit les conséquences des affrontements. Au début du XIIIe siècle, le Château et la Cité construisent des murailles pour se protéger. 1453 marque la fin de la guerre de Cent Ans, ainsi que celle du Moyen Age et le début de la Renaissance, époque des guerres de religion. Limoges est témoin de la Réforme (protestante) au XVIe siècle et de la Contre-Réforme (catholique) au XVIIe siècle.

Au XVIIIe siècle, les intendants entreprennent de grands travaux, comme la destruction des remparts. Sous l’impulsion de l’intendant Turgot, la première manufacture de porcelaine de Limoges est créée peu avant la Révolution, en 1771. Au XIXe siècle, la Révolution industrielle voit le développement notamment des usines de porcelaine et de chaussures. Les conditions de travail sont difficiles, la solidarité ouvrière se développe (coopératives) et le terrain est favorable au développement du socialisme. C’est à Limoges, appelée la « ville rouge », qu’est créée la CGT en 1895.

Le XXe siècle est bien sûr marqué par la Première Guerre et la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle la Résistance, bien organisée, vaut le surnom de « capitale du maquis » à la ville.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire