mercredi 11 décembre 2013

Anglais (rue des)

Hors des fortifications du Château, près de la place Denis-Dussoubs, la rue des Anglais devrait son nom, qu’elle porte au moins depuis 1312, à un cimetière réservé aux britanniques. La ville, devenue anglaise au XIIe siècle, au mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec le futur roi d’Angleterre, Henri II, le reste jusqu’au XVIe siècle, lorsqu’elle repasse sous domination française grâce à Henri IV.

En septembre 1765, la porte Montmailler, vestige de l’enceinte du XIe siècle, est rasée par l’intendant Turgot. Les pierres sont transportées rue des Anglais pour l’édification, de 1765 à 1769, du dépôt de mendicité. Jusqu’à cette date, les mendiants étaient envoyés à l’hôpital général, construit en 1661. Accessible par la rue des Anglais, le bâtiment se compose d’un corps principal avec deux ailes en retour d’angle. En 1770, un hangar est ajouté pour servir d’atelier et, en 1771, six loges pour les fous. Les hommes sont occupés à battre du ciment et les femmes à filer. Vers 1808, l’établissement devient maison de force (architecte et entrepreneur Cadié et Brousseau) et ne reçoit plus que les fous, les épileptiques, les filles publiques et les vénériens. Appelé Notre-Dame-du-Bon-Secours à partir de 1828, il est aménagé et agrandi vers 1829. Les vénériennes y sont traitées jusque vers 1840 (puis l’hôpital prend le relais). Asile des aliénés à partir de 1838, il subsiste en cette qualité jusqu’à la construction de l’asile de Naugeat (1856-1864).

Une fois libéré, l’ancien asile reçoit de nouvelles destinations : l’école communale et laïque, la deuxième à Limoges après celle de la Monnaie, qui ouvre en 1867 et le musée céramique et l’école municipale des beaux-arts, qui s’installent en 1869 (le présent musée Adrien-Dubouché sera construit à son emplacement). Les vieux locaux sont détruits en 1890 et remplacés par les bâtiments actuels. L’école Montmailler, 10 rue des Anglais, comprend une école maternelle et une école élémentaire.

La manufacture de porcelaine de François Alluaud s’implante 3 rue des Anglais en 1798. Suite à la mort de son père en 1799, François II Alluaud (†1866) prend en main la direction de la fabrique, tout en entreprenant la construction de la grande manufacture des Casseaux, achevée en 1816.

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