mardi 26 novembre 2013

Blanc (boulevard Louis)

Limite ouest de l’entre-deux-villes, zone située entre le Château et la Cité, ce boulevard portait le nom de boulevard de la Promenade (de la place Wilson à la place Manigne) et de boulevard Saint-Gérald (de la place Manigne à la place Léon-Betoulle). En 1883, il prend celui du journaliste socialiste Louis Blanc (1811-1882). Comme les autres boulevards du Château, il est établi sur les fossés des remparts du XIIIe siècle sous l’intendance de Turgot (1761-1774). Entre 1765 et 1773, les portes sont démolies, dont la porte Manigne, qui s’ouvrait sur la rue Manigne (rue Charles-Michels), au niveau de la place Manigne, où se tenait un marché au vin. Les murailles, qui s’écroulent depuis longtemps déjà, ne sont pas systématiquement abattues, car les particuliers y adossent souvent leurs demeures. Les tours sont arasées en 1770 à la hauteur des murailles. Le comblement des fossés est achevé la même année.

Les travaux du tunnel ferroviaire de la ligne de Limoges à Périgueux (1858-1860) permettent à Limoges de ne plus être le terminus de la ligne venant de Paris. Le tunnel est creusé à ciel ouvert au niveau de la place Tourny (Jourdan) et du boulevard de Fleurus, puis percé sous le boulevard Louis-Blanc et l’hôpital (BFM) ; il ressort au début de la rue de la Croix-Verte.

Le côté impair du boulevard présente surtout des immeubles antérieurs à 1864 avec façade en bois et torchis couverts d’un enduit au-dessus du rez-de-chaussée et quelques autres avec des façades en pierre : 9, 29 et 31 boulevard Louis-Blanc (Petit palais Louis-Blanc, architecte J.-B. Blanc, 1900 environ).


Le boulevard Louis-Blanc est également bordé de nombreux bâtiments de style Art déco, notamment à la périphérie de l’ancien quartier du Verdurier, entre la place Wilson et l’avenue Jean-Jaurès. Ce style se développe des années 1910 aux années 1950 et utilise le béton apparent en façade.

En effet, durant la Première Guerre mondiale, de très nombreux artisans du bâtiment perdent la vie dans les tranchées. Après la guerre, les villes sont dévastées, il faut reconstruire, mais il n’y a plus de main-d’œuvre compétente. Le développement du béton armé permet de confier la reconstruction à des ouvriers sans qualification. La décoration pose le même problème. C’est pour cette raison que le style Art déco reprend les motifs Art nouveau (fleurs, fruits), mais avec des formes géométriques plus faciles à exécuter. Les garde-corps et les décors de portes ne sont plus des modèles uniques, mais des éléments manufacturés. Les façades sont souvent agrémentées de bow-windows (oriels).

Parmi les bâtiments élevés à cette époque, le 2 boulevard Louis-Blanc (Geay, 1928), cinq immeubles de Joseph Laval, les 4 (1923), 6 (1927), 8 (1935), 10 (1929) et 12 boulevard Louis-Blanc (1932). Signé par l’architecte M. Moreau en 1935, l’immeuble d’habitation de l’Automobile Club Limousin, 33 boulevard Louis-Blanc, à l’angle de la place Léon-Betoulle, possède de beaux motifs floraux dans une frise continue du 5e étage.

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