lundi 25 novembre 2013

Blanc (rue Jean-Baptiste)

Le chemin du Petit-Tour est un ancien chemin qui reliait la place des Carmes à Montjovis. Son tracé se retrouve aujourd’hui dans les rues du Petit-Tour, Soufflot, Sainte-Beuve, Stendhal et Jean-Baptiste-Blanc. Jean-Baptiste Blanc (Saint-Léonard-de-Noblat, 1864-Limoges, 1931), ingénieur civil et architecte, a réalisé à Limoges, entre autres, le théâtre de l’Union (1911). Il est aussi conseiller municipal de Limoges de 1912 à 1919.

En 994, une épidémie d’ergotisme fait rage et sème la terreur dans la cité et les alentours. Dû à l’ergot de seigle, champignon parasite qui envahit les céréales, il conduit à de nombreux décès dans la population. Il est aussi appelé mal des ardents, à cause de la sensation de brûlure qu’il occasionne dans les membres des malades, liée à une vasoconstriction qui engendre une gangrène sèche. La maladie provoque aussi des hallucinations. Le 12 novembre 994, les moines organisent un grand rassemblement à Montjovis autour des reliques des saints (dont saint Martial). L’épidémie cesse, comme par miracle. Les ostensions, manifestations religieuses avec procession des reliques et des pénitents de la cité, organisées à Limoges depuis cette date, rappellent ce pèlerinage. Depuis 1519, elles sont septennales.

Au Xe siècle, une église dédiée à saint Martial est bâtie sur l’îlot formé par les rues de l’Ermitage, du Désert et Jean-Baptiste-Blanc, où a eu lieu le miracle. Le portail principal s’ouvrait à l’ouest, rue Jean-Baptiste-Blanc. La tribune des Pénitents Feuille-Morte, confrérie fondée en 1615, dont le nom vient de la couleur de leur costume, se tenait contre le mur nord de l’église. Le cimetière était à la place du parc de la maison (42 rue Jean-Baptiste Blanc) et du mémorial. L’église Saint-Martial-de-Montjovis est vendue en 1793 à un certain Vergnaud. Une maison est construite à l’emplacement de l’église sur cette parcelle qui passe ensuite entre les mains d’un certain nombre de propriétaires.

Rachetée par M. Gardien (entrepreneur en pierre et marbre sculptés), elle est remplacée en 1880 par la villa du Petit-Tour, sur les plans de l’architecte Bouchemousse. C’est une maison bourgeoise ornée de sculptures de Gardien, avec des motifs de feuilles d’acanthe, têtes de lions et figures humaines au niveau des linteaux et des consoles. Devant, il ajoute des colonnes torses qu’il a récupérées lors de la démolition du couvent des Feuillants en 1865. La bâtisse conserve le mur nord de la nef avec sa porte en plein cintre et un chapiteau roman maçonné dans le mur. En 1967, Mlle Cathalot est propriétaire de cette maison achetée par son aïeul en 1898. Décédée en 1975, elle habitait une autre maison située sur le terrain, au 12 rue du Désert. Le mémorial est placé sur une parcelle de son parc en 1977.

Sur l’îlot se trouvaient également la cure, le long de la rue du Désert, entre la rue de l’Ermitage et la rue Monthyon (vendue avec son jardin à Vergnaud en 1791) et l’ermitage, à l’angle de la rue de l’Ermitage et de la rue Jean-Baptiste-Blanc. L’existence d’un ermite est attestée à partir du XVIe siècle, mais il pourrait avoir été présent dès le XIVe siècle. Nommé par les consuls, logé, nourri, vêtu et chauffé aux frais de la commune, il était chargé de prier pour le salut de la ville. L’an 1743 marque sa fin. Vendu à la Révolution, de nouveaux bâtiments occupent une partie de l’ancien ermitage.

Les immeubles de la rue ont été édifiés essentiellement au début du XXe siècle : les 2-8 rue Jean-Baptiste-Blanc, alignement homogène de maisons bourgeoises de 1900 environ, le 27, de l’architecte Bouchemousse (1906) et le 33, la villa de l’Hermitage (Bouchemousse), face à l’ancien cimetière. Les autres sont plus récentes, comme le 1 rue Jean-Baptiste-Blanc, qui remonte à 1938 (façade en retour avec bow-window et moellons rectangulaires de granite de Feytiat).

Au 47 rue Jean-Baptiste-Blanc, une usine de porcelaine est construite par Chauffriasse, Penot et Rougerie en 1920. La maison d’habitation préexistante est transformée en atelier de fabrication, tandis qu’un nouveau bâtiment est édifié pour accueillir le four. En 1925, l’usine est agrandie par l’ajout de nouveaux ateliers destinés à la décoration des pièces de porcelaine produites. La société cesse toute activité vers 1931. En 1965, les ateliers sont repris par les établissements André Denanot, qui implantent sur le site une petite usine de confection encore en activité au début des années 1970. L’ancien bâtiment du four est aujourd’hui à usage d’habitation.

1 commentaire:

  1. Dans le cours de l annee 1967:Melle Cathalot a vendu cette propriete a l actuelle proprietaire qui l a faite restaurer,et a obtenu le label Fondation du Patrimoine

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