mardi 5 novembre 2013

Châteauroux (rue de)

La rue de Châteauroux, qui coupe la rue Armand-Barbès, s’appelait initialement rue Masvergnier, du nom du propriétaire terrien qui l’a ouverte, M. Buisson-Masvergnier.

En 1873, Jules et Charles Lacaux font édifier, 5 rue de Châteauroux, une distillerie qui se compose d’ateliers de fabrication, de chais et d’un logement patronal. Il s’agit probablement de l’une des plus importantes distilleries de Limoges de la fin du XIXe siècle, dont l’activité perdure jusqu’à la Première Guerre mondiale. Les bâtiments sont en moellon de pierre enduit et le logement patronal, impasse Saint-Exupéry (ancienne impasse Tivoli), possède, dans la tour d’escalier de la façade sur jardin, des baies ornées de vitraux à motifs végétaux et animaliers. Accolée à cette façade, la véranda, constituée de fines colonnes en fonte et de fermetures en bois, est couverte d’une terrasse.

Dès 1885, Charles Lacaux acquiert une usine de papeterie à Bosmie-l’Aiguille, qui devient rapidement l’activité principale de la société Lacaux frères. Au début du XXe siècle s’ajoute à la papeterie la production de carton. A la disparition de la distillerie, les locaux sont réaffectés au stockage et à la direction administrative de l’usine de papeterie et de cartonnerie. De nouveaux bureaux sont édifiés en 1963. Une seconde unité de production de carton est acquise à Lisieux en 1972. La société Lacaux frères est reprise par le groupe IPE en 2011. Actuellement, un projet immobilier menace de destruction les bâtiments de la rue de Châteauroux et de l’impasse Saint-Exupéry, dont le logement patronal.

Entre 1881 et 1890, un entrepreneur en bâtiment, Pierre Raphanaud, édifie, 20 rue Beyrand, une habitation, des écuries, des ateliers, ainsi qu’un gymnase sur les plans de l’architecte Vergez, auteur de nombreux immeubles à Limoges, comme le Central Hôtel. En 1901, l’entrepreneur fait appel aux architectes Ménissier et Rocher pour construire une vaste usine, 23 rue de Châteauroux. Les ateliers sont constitués de deux ailes, de 45 et 80 mètres, dotées d’un sous-sol et de 3 étages. Un soin tout particulier est apporté à l’articulation des deux ailes, en pierre de taille en calcaire : horloge entourée de sculptures, cloche, baies à meneaux et traverses, lucarne coiffée d’un pot-à-feu... L’ensemble est couronné d’un dôme circulaire en ardoise. L’horloge, du constructeur parisien Château frères, est à double cadran (extérieur et intérieur de l’usine). La société Gaston Monteux et compagnie, exploitante et propriétaire de l’usine de chaussures implantée de l’autre côté de la rue Beyrand depuis 1890, s’y installe.

Gaston Monteux rachète le site au lendemain de la Première Guerre mondiale. C’est peut-être à cette date que les ateliers de l’usine s’étendent aux locaux annexes (gymnase, écuries…). La société anonyme G. Monteux et compagnie est à cette époque la plus importante usine de chaussures de Limoges et le restera jusqu’à sa fermeture en 1933. Les locaux de la rue de Châteauroux forment la plus vaste usine de chaussures de Limoges. Les ateliers sont rachetés par la société anonyme du Comptoir national d’escompte en 1935, puis, vers 1940 par l’Etat, pour le ministère de la Guerre. Ils sont alors reconvertis en entrepôts d’équipements militaires. Ils abritent aujourd’hui le Service des archives médicales et hospitalières des armées. Dans les années 1990, les immeubles annexes de l’usine sont démolis, à l’exception des anciennes écuries et de la façade du gymnase, pour laisser place à un nouveau bâtiment destiné au stockage d’archives.


L’école primaire est inaugurée en 1894, 42 rue de Châteauroux, à la demande des ouvriers de la porcelaine qui souhaitent que leurs enfants apprennent à lire et à écrire. Vers 1914, le mur de clôture, qui se trouve en travers du tracé prévu pour la rue Hoche, est refait. Fermé en 1994, l’établissement est devenu l’école de musique et harmonie municipale de Limoges.

L’atelier, 15 rue de Châteauroux, construit en 1924 par Justin Bertholat, est occupé par un dépôt de cuir tanné des établissements Combes et fils jusqu’en 1926, puis par l’usine de chaussures Bertholat de 1927 à 1938. Il est ensuite repris et il est actuellement partiellement occupé par une entreprise artisanale d’électricité. L’atelier, construit en brique, est constitué de deux parties, l’une d’un étage, à gauche et l’autre de deux étages, à droite. Les larges baies surmontées de linteaux en métal sont délimitées par des piliers traités en pilastres. Les frises permettent de lier les deux parties de l’édifice.

Au 9 rue de Châteauroux vécut et mourut Edouard Michaud (1876-1935), poète, écrivain et dramaturge limousin.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire