samedi 23 novembre 2013

Bobillot (rue)

L’urbanisation du quartier, à la fin du XIXe siècle, est liée à l’ouverture, en 1875, de la gare des Charentes et à la création d’usines employant une main-d’œuvre importante qui loge à proximité. Le chemin de Basse-Encombe-Vineuse devient la rue Bobillot en septembre 1888, à la demande des habitants. Jules Bobillot (1860-1885) est un militaire français (sergent) mort au Tonkin, en Indochine.

Les immeubles récents, 8-14 rue Bobillot, ont été bâtis à l’emplacement de la première fabrique de porcelaine de Limoges. En 1768, un gisement de kaolin, matériau indispensable à la fabrication de porcelaine, est découvert près de Saint-Yrieix-la-Perche. L’intendant Turgot encourage la création d’une manufacture dans la faïencerie de Joseph Massié : créée par son père, André, en 1736, elle possède les installations nécessaires. Le capital est apporté par Pierre et Gabriel Grellet et les connaissances chimiques par Nicolas Fournérat. Des essais sont entrepris dès le mois d’août 1770. La manufacture Grellet frères, Massié et Fournérat est créée le 1er mars 1771. En 1773, elle passe sous la protection du comte d’Artois (futur Charles X), puis devient royale (vendue au roi) le 1er juillet 1784. En 1788, François Alluaud remplace Gabriel Grellet à sa tête. Il conserve ses fonctions jusqu’en 1793. En 1796, l’entreprise est revendue par l’Etat à d’anciens ouvriers. C’est dans les années 1970 que les ateliers sont détruits.

De nombreux bâtiments de la rue datent de l’époque du développement du quartier. Le 2 rue Jules-Bobillot, à l’angle de la rue François-Chénieux, porte l’inscription « H. Fragneau, architecte, 1880 » ; le bâtiment à l’intersection de la rue Jules-Bobillot et de l’avenue Adrien-Tarrade, indique « P. Sarre & Fils, entrepreneurs, 1902 » et présente plusieurs sculptures et des briques rouge et bleu turquoise sous la corniche ; son voisin, le 28 rue Jules-Bobillot, a, au-dessus de la porte, la mention « P. Sarre, entrepreneur » (remarquer, en face, la cour avec les bâtiments en briques) et le 59 rue Jules-Bobillot est dû à l’architecte A. Thuillier (1902).

L’usine de formes de chaussures Brun et Buisson occupe dès 1920 des locaux dans des ateliers (dépendants de la SA des revêtements en porcelaine) sur le site de l’ancienne manufacture royale de porcelaine. Elle est obligée de les quitter et fait construire sur la parcelle voisine (4-6 rue Bobillot) de nouveaux bâtiments par les architectes limougeauds Jouhaud de Verdier et Marcel Moreau (1924). La société Brun et Buisson fournit alors en formes en bois une partie de l’industrie mécanique de la chaussure de Limoges. Cette production cesse après 1934, remplacée par un commerce de machines-outils pour le bois. A cette date, les ateliers de fabrication à sheds sont scindés en deux parties. En 1948, les bureaux en briques rue François-Chénieux sont surélevés et transformés en boutiques et en habitation par l’architecte René Dupuy. Les ateliers sont aujourd’hui désaffectés.

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