samedi 16 novembre 2013

Caillié (rue René)

La rue René-Caillié traverse la cité des Coutures, qui se compose de logements sociaux. René Caillié (1799-1838) est un explorateur français connu comme le premier occidental à revenir de la ville de Tombouctou, au Mali.

A Limoges, l’Office public des habitations à bon marché (OPHBM), créé en 1919, doit remédier à l’état déplorable du logement des catégories populaires de l’entre-deux-guerres. A l’instar de nombreuses communes de gauche en France, la municipalité socialiste engage un important programme de construction. De 1924 à 1956, l’OPHBM livre 1 800 logements, sur huit sites différents. La cité-jardin de Beaublanc, construite par l’architecte Roger Gonthier, architecte de la gare, en 1924 (202 logements), en est le premier exemple.

La cité des Coutures est également édifiée par Roger Gonthier, mais sur un terrain moins étendu que celui de la cité-jardin de Beaublanc. L’architecte privilégie des constructions en brique de quatre étages alignées en bordure de rue d'un côté. De l’autre côté, occupé par des jardins, les 33 immeubles possèdent des décrochements pour éviter une trop grande monotonie architecturale. L’emploi de la brique permet un jeu sur la polychromie (opposition entre une brique rouge pour le rez-de-chaussée et une brique plus jaune pour les étages) et sur les formes (disposition des briques en denticules, en dents de scie, à plat ou en long ; frises géométriques au-dessus du rez-de-chaussée et au niveau du quatrième étage). Le portail d’accès, à l’angle de la rue René-Caillié et de l’avenue des Coutures, est délimité de chaque côté par un groupement de quatre colonnes en béton blanc à tailloir plat.

Les portes des immeubles, surmontées d’une importante imposte vitrée, sont surhaussées par un appui en béton dont les moulures sont à réglet. Les appuis et linteau des baies sont en béton. Les logements de la cité des Coutures constituent le premier ensemble collectif offrant des salles d’eau et des toilettes privatives. Ils sont équipés également du gaz, de l’eau courante et de l’électricité. Chaque locataire a une cave et un grenier.

Roger Gonthier réalise deux tranches successives entre 1925 et 1932 : la première, en 1929, permet l’édification de 33 immeubles, 382 logements et 22 boutiques au rez-de-chaussée. Après la deuxième tranche, en 1931, établie sur un terrain vague qui servait de dépôt de pétrole (8 immeubles, 134 logements), le nombre de 516 logements est atteint. Un établissement de bains-douches, un lavoir (ouverts en 1933), une garderie d’enfants, un logement pour le gardien et le gérant sont construits également (ces trois derniers dans le pavillon central, le reste, de part et d’autre). L’école maternelle ouvre en 1935 (jusqu’en 1958). Une dernière tranche s’ajoute en 1955 (99 logements), rue Séverine, ce qui porte le total des logements à 615. La cité, élevée dans le quartier de la nouvelle gare des Bénédictins est, dès l’origine, habitée en grande partie par des cheminots.

Des problèmes techniques sont probablement à l’origine de la fermeture des bains-douches en 1971-1972. Ils sont détruits en 1972, avec l’école, les logements et le lavoir. Un foyer pour l’Amicale est bâti sur leur emplacement par l’architecte Raymond Lescure.

En 2000, la ville de Limoges met en place un programme de réhabilitation de la cité des Coutures. La démolition de deux immeubles est alors décidée, rue Adrien-Pressemane, côté pair, afin de donner plus de lumière et d’air aux logements d’une unité de vie destinée aux personnes âgées (5 rue René-Caillié). Il reste 41 immeubles.

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